lundi 5 mai 2014

Xanda


Le « xanda » est un dérivé de différentes écoles d’arts martiaux et a émergé dans les années 1970 en Chine. Depuis quelques années, c’est devenu une attraction populaire avec des championnats. C’est sur ces explications ainsi que les règles du combat que commence Xanda, production de Tsui Hark, dans sa période la moins féconde, sur Qiang (Sang Wei-lin), jeune Chinois qui quitte son pays désertique où un pont semble ne jamais être fini d’être pour la grande ville, en l’occurrence, Shenzhen et une nouvelle vie.

Depuis tout petit (flash-back sur l’enfance du héros), Qiang s’entraine. Devenu adulte, il a acquis une grosse masse musculaire contrairement à son meilleur ami Shrimp (Li Tie), l’intello du duo puisqu’il porte des lunettes et parait fluet. La force et l’esprit vont s’allier. Qiang entraine ses camarades du village mais décide de tout quitter. La vie à la ville n’est pas facile, les deux amis se comportent encore comme des paysans, tellement éblouis par les merveilles de la ville. Le film traite ces courts moments de comédie sur un mode grotesque.

Shrimp trouve enfin un boulot de vigile dans une boite de transport. C’est l’occasion pour Qiang de montrer sa dextérité. Les collègues de Shrimp parient sur son endurance à rester sur les toits des camions qui sortent de l’entrepôt. Assez vite, Qiang se dit qu’il pourrait combattre dans les tournois de xanda qui s’organisent dans la ville. Il se bagarre contre Wei (Teng Jun, autre acteur bodybuildé, mais aux cheveux blonds), champion qui lui met la pâté en l’humiliant et en les envoyant à l’hôpital.

Comme tout film d’art martial qui se respecte, Xanda mise sur l’arrogance de l’apprenti qui veut en découdre avant même d’avoir appris ses leçons. Qiang rencontre Lung (Zhao-Zi-long) qui lui suggère de venir s’entrainer dans l’école du coach Tieh (Zhang Hong-jun). Qiang ne comprend pas pourquoi Tieh lui donne des tâches ingrates à faire. Le jeune homme n’a apparemment jamais vu La 36ème chambre de Shaolin. Le film s’inspire de ces leçons du quotidien, sans jamais parvenir à renouveler le genre. L’autre souci vient de l’absence de charisme des acteurs.

Evidemment, Qiang veut brûler les étapes. Lung lui apprend, en cachette du coach, des rudiments. Il va s’inscrire à un combat où Si (Guo Hui) l’écrasera comme de la bouillie. Les acteurs choisis pour combattre semblent tous avoir été élevés aux hormones tellement ils sont baraqués. Les combats sur le ring sont filmés dans un montage très haché, quasiment comme un clip avec une musique très appuyée pour ménager du suspense. Seulement voilà, on se doute bien de ce qui va arriver à Qiang. Ce costaud va se faire battre pour revenir s’entrainer puis enfin retourner sur le ring.

Face à ce scénario sans surprise vu dans de nombreux films de kung-fu, les personnages féminins n’apportent pas non plus de nouveauté. Yu (Lu Yi), est une fille du passé de Qiang. Handicapée, elle apporte la raison dans la vie agitée du garçon. Son personnage est censé apporter de l’émotion. Ning (Ni Jing-wan) est au contraire l’incarnation d’un esprit rebelle. Qiang la rencontre à Shenzhen. Le schéma romantique basique est appliqué : coup de foudre, rupture puis réconciliation. De tous les points de vue, Xanda est balisé par un scénario et des personnages caricaturaux.

Xanda (散打, Hong Kong – Chine, 2003) Un film de Marco Mak avec Sang Wei-lin, Zhao Zi-long, Teng Jun, Ni Jing-yang, Zhang Hong-jun, Li Tie, Lu Yi, Guo Hui, Qian Wei, Yang Yu-chao. 

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