dimanche 15 décembre 2013

Robo-G


Régulièrement, les infos nous apprennent qu’une entreprise de robotique a inventé un robot à l’apparence humaine. Si ça ne permet pas de faire avancer la science, ça offre à la boîte une belle publicité. Pour cette deuxième raison, M. Kimura (Takehiko Ono), le patron de Kimura Electronics, fabricant de frigo, a demandé à trois de ses employés de créer un robot. Ota (Kwai Shogo), petit gros à lunettes, Nagai (Junya Kawashima), grand chevelu et Kobayashi (Gaku Hamada), petit trapu ont trimé pour leur patron. Pas de chance, le robot qui devait faire la fierté de la boite tombe de la fenêtre et s’écrase en mille morceaux sur le sol.

Bien honteux, les trois collègues ont une idée de génie. Mettre un homme dans la carcasse du robot. Ils font passer un casting. Un jeune homme est pris mais, pas de chance, il est allergique aux métaux. Du coup, ils rappellent Monsieur Suzuki (Mickey Curtis), un retraité de 73 ans, le seul du casting qui corresponde aux mensurations précises du robot. Monsieur Suzuki vit seul et a justement besoin d’un peu d’argent pour arrondir ses fins de mois. L’une des intrigues de Robo-G montre aussi les rapports difficiles que le vieil homme a avec sa fille et ses deux petits enfants, adolescents qui montrent peu d’affection pour leur grand-père. Il devra reconquérir leur cœur.

En attendant, Suzuki doit devenir le robot blanc avec des gros yeux ronds. Il accepte son rôle avec des exigences de star : un bon salaire, une chambre dans un hôtel de luxe, un massage après chaque représentation. Pendant que les factures s’accumulent, les trois ingénieurs doivent se contenter d’une chambre commune et de nouilles comme repas. Le grand-père donne l’impression de se comporter comme un gamin, quitte à mettre en péril ses apparitions en robot où il se met à cabotiner, à improviser et ne plus suivre la mise en scène de Kobayashi. En revanche, le robot devient très populaire et il est demandé dans tous les congrès de robotiques.

Tout se complique quand Yoko Sasaki (Yuriko Yoshitaka), étudiante en ingénierie devient une fan absolue du robot. Elle tombe presque amoureuse du robot. Yoko est à la fois totalement immature (elle fait toujours coucou avec son grand sourire, comme une enfant) et très intelligente (elle est la meilleure de sa promo) ce qui crée un décalage comique. Son personnage ignore tout de la supercherie ce qui provoque certains quiproquos hilarants, le plus drôle étant l’invitation kawai pleine de gommettes et de petits cœurs envoyée au trio. Ils croient se rendre dans une école primaire et se retrouvent devant les ingénieurs. Ils se trouvent incapables de donner un cours scientifique.

La mécanique comique de Robo-G, comme des films précédents de Shinobu Yaguchi, les excellents Waterboys, Swing girls et le moins réussi Happy flight, repose sur la gentillesse des personnages, sur leur innocence et sur la solidarité qui se crée entre eux. C’est chaque fois un petit groupe uni par leur absence de savoir-faire qui cherche à se débrouiller malgré tous les obstacles. Le spectateur, malgré les mensonges répétés et leur inconséquence, est du côté du trio et de M. Suzuki. Pas de personnage néfaste qui viendrait briser les liens qui les unissent. Même la journaliste qui s’apprête à découvrir et révéler le pot aux roses n’agit que par stricte conscience professionnelle. Un film foncièrement positif qui parvient à ne pas tomber dans la mièvrerie ou dans un sentimentalisme écœurant.

Robo-G (ロボジー, Japon, 2012) Un film de Shinobu Yaguchi avec Naoto Takenaka, Yuriko Yoshitaka, Gaku Hamada, Takehiko Ono, Mickey Curtis, Tomoko Tabata, Emi Wakui, Junya Kawashima, Chan Kawai.

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