jeudi 7 novembre 2013

La Légende de Zatoichi 11 : Le Condamné


Les jeux de hasard ont toujours été le péché mignon de Zatoichi (Shintaro Katsu). C’est un moyen commode pour lui de gagner sa vie au fil de ses voyages pour manger ses boulettes de riz. Si on s’en rend bien compte, il se fait très rarement payé pour ses massages qu’il prodigue surtout à ses adversaires. Dans tous les épisodes précédents, le masseur joue aux dés humilie les patrons de maison de jeu qui pensent profiter de sa cécité pour l’escroquer. C’est aussi un moyen de démontrer sa dextérité.

Cette fois, il se trouve, en ouverture du Condamné, dans une bien mauvaise posture : attaché et à genoux, il est puni de 50 coups de bâton pour avoir joué dans une maison de jeux illégale. Juste avant sa punition, son voisin de cellule est condamné à mort. Il s’appelle Shimazo (Koichi Mizuhara) et clame son innocence. Sa requête auprès de Zatoichi est d’aller voir le chef de son village pour se faire déculpabiliser du complot ourdi contre lui. Mais pour une fois, il rebrousse chemin, refusant d’aider le condamné.

Tout ce onzième épisode est placé sous les thèmes du jeu et du hasard. Les coïncidences et le hasard ont toujours été la marque de fabrique des Zatoichi qui rencontre sur son chemin des obstacles qu’il doit contourner et des ennemis qu’il doit défaire. Ici, il tombe sur un faux moine, Hyakutaro (Kanbi Fujiyama) qui se trouve être le fils de Shimazo. Le fils et le père ne s’étaient pas vus depuis dix ans. Cette rencontre fortuite le convainc d’aider Shimazo et de rencontrer son chef de village.

Tout comme Zatoichi, Hyakutaro aime aussi jouer. Ils se rencontrent d’ailleurs à une fête foraine où Zatoichi lance des flèches, avec succès, sur des cibles en mouvement. Le jeune homme aime aussi l’argent et ne trouve rien de mieux que de se faire passer pour Zatoichi. Il reproduit tous ses gestes, plie ses paupières pour paraitre aveugle et imite sa voix. Jusqu’à ce qu’il tombe à nouveau, par hasard, sur Zatoichi appelé pour masser son faux double. Toutes les apparitions de Hyakutaro sont des moments comiques. Le jeu, c’est aussi le double jeu du chef du village et de son allié l’intendant.

La réputation du masseur précède ses arrivées. Sa légende, vraie ou fausse, se répand partout sans que Zatoichi n’y puisse rien. Dans une auberge, deux clients parlent de lui, en disent du mal alors que justement ils commentent le personnage que s’est créé le moine et qui entache l’honneur du masseur. Zatoichi est condamné à subir l’image qu’on a de lui.  Tout ce qu’il cherche c’est le calme, comme dans cette belle scène où il sent le sel de l’océan à défaut de le voir. Il n’empêche que Le Condamné est un film un peu mou qui recycle les éléments clés des autres épisodes.

La Légende de Zatoichi 11 : Le Condamné (座頭市逆手斬り, Japon, 1965) Un film de Kazuo Mori avec Shintarô Katsu, Kanbi Fujiyama, Eiko Taki, Masako Myojo, Kenjiro Ishiyama, Ryuzo Shimada, Koichi Mizuhara.

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