mardi 17 septembre 2013

Hanzo the Razor : L’Epée de la justice


Il a toujours été un peu incompréhensible que le premier volet de la trilogie sur Hanzo the Razor soit absent du coffret DVD lors de son édition en France au printemps 2006. Certes, L’Enfer des supplices est sublime et La Chair et l’or se regarde, mais L’Epée de la justice manquait et manque encore. Le film est encore inédit en DVD. En attendant de revenir cet automne sur la série des Zatoichi, je m’offre une récréation avec ce film de Kenji Misumi où Shintaro Katsu, incarne Hanzo Itami, inspecteur de police de métier sous l’ère Edo.

Pour le cinéaste et son scénariste, il s’agit d’abord de présenter le caractère libre, pour ne pas dire rebelle et révolté, du héros. Il faut aussi en montrer l’inspiration venue du manga avec une grande carte d’Edo dessinée qui sert de décor en tout début de film. Policier donc, Hanzo est aussi un homme de conviction qui refuse de signer le serment que tous ses collègues et son patron Onishi (Ko Nishimura) ont adoptée. Hanzo refuse l’idée de ne défendre que les seigneurs, les samouraïs et ceux qui peuvent offrir des cadeaux.

L’inspecteur veut défendre le peuple. Il ne le fera pas vraiment dans cet épisode puisqu’il va plutôt s’employer à démanteler le réseau secret dont Onishi fait partie. Le film se place sous la forme superficielle d’une enquête policière. Superficielle est le mot car ce qui importe dans L’Epée de la justice n’est pas tant ces soupçons de corruption (Onishi sert des intérêts supérieurs et cache des choses) que les méthodes employées par Hanzo. Quand il apprend que Kanbei, un bandit banni, vient de s’chapper. Onishi veut étouffer cette histoire d’évasion.

Aidé de ses deux adjoints, anciens voleurs qu’il a rééduqués et qui lui sont reconnaissant de les avoir sauvés de l’échafaud, Hanzo part à la recherche d’indices qui le mènent tous à des femmes. En début de film, L’Epée de la justice montrait le sort qu’Hanzo fait subir à son corps. Tout d’abord, il teste les instruments de torture sur lui-même et assure à son patron que les prisonniers risquent d’atteindre le nirvana comme lui. Ensuite, il soigne son sexe : il l’asperge d’eau froide, le frappe avec un marteau et l’enfonce dans un sac de riz.

Loin d’être inutiles, ces scènes montrent comment il traite les hommes (avec violence, brisant le nez d’un témoin, éventrant au sabre les bandits) ou les femmes. Pour ces dernières, c’est son sexe qui est l’instrument de torture. Les deux personnages féminins qu’il croise lors de son enquête sont d’abord réticents à donner des renseignements. Puis, il sort son sexe. « Avoue et tu connaitras le paradis », dit-il avec aplomb. Le film baigne dans un érotisme très soft et coloré au rythme d’une musique jazz funk qui n’a rien à voir avec la période Edo.

Le film de Kenji Misumi n’est pas dépourvu d’humour, notamment dans ces scènes de sexe où l’on sait bien que les deux dames interrogées en demanderont encore. C’est le contraste entre les séquences qui emmènent un certain sens de l’ironie. La première scène érotique, qui implique Kanbei et sa maitresse, très douce sur le son du shamisen, s’oppose radicalement avec le jazz et les gros plans d’Hanzo en sueur et de la femme en extase. Non seulement, elles confessent tous les secrets mais en plus, elles ne veulent plus quitter Hanzo qui allie plaisir et travail.

Hanzo the Razor : L’Epée de la justice (御用牙, Japon, 1972) Un film de Kenji Misumi avec Shintaro Katsu, Yukiji Asaoka, Mari Atsumi, Takahiro Tamura, Ko Nishimura.

1 commentaire:

soufiane a dit…

ce site et super le film et genial deja acheter merci