vendredi 5 juillet 2013

Forever fever


La fièvre du samedi soir a enflammé le corps de Hock (Adrian Pang), jeune vendeur dans une épicerie de Singapour. En 1977, deux choses l’intéressent : la moto, qu’il rêve d’acheter, et Bruce Lee, dont les posters tapissent les murs de sa chambre. Le soir avec ses amis, ils vont voir des films de l’idole du kung-fu. Mais plus aucun cinéma ne passe ses films. A la place, plutôt que d’aller faire l’éternelle partie de bowling, Mei (Medaline Tan), convainc la bande d’aller jeter un œil à cette comédie « disco » titrée Forever fever, comme le film qu’on regarde donc. Yeux grands ouverts, Hock est immédiatement fasciné par les pas de danse exécutés par l’imitateur de John Travolta (Dominic Page). Car si on entend des chansons des Bee Gees, elles sont réinterprétées par un groupe de Singapour, tout comme on ne verra aucune image du film La Fièvre du samedi soir (question de droits on imagine) mais plusieurs pans de son récit sont empruntés.

Hock n’a désormais plus qu’une envie : apprendre à danser. Mei, amoureuse de lui, accepte d’âtre son partenaire. Et ça tombe bien, un concours de disco est lancé. Premier prix : 5000 $, de quoi s’acheter la moto dont il rêve. Il va voir et revoir le film et, là, comme par magie, le faux Travolta sort de l’écran pour lui donner quelques conseils pour enchainer les pas de danse. Mais aussi lui indiquer qu’il doit adopter la tenue adéquate : chemise ouverte, pantalon moulant et mise ne pli. Il faut avouer que les pas de danse du duo Mei et Hock sont hésitants et bien loin du modèle. En gros, les chorégraphies sont banales et molles, ce qui n’empêche pas Richard (Pierre Png) de voir en Hock un rival à éliminer. Julie (Anna Belle Francis), la partenaire de Richard, se rend compte que ce dernier est un homme mauvais. La preuve, il fait virer Hock de l’épicerie et le tabassera le soir du concours. Du coup, Julie veut faire le concours avec Hock mais il faut évincer Mei. La jeune femme accepte de se sacrifier par amour pour Hock.

Le récit de Forever fever est cousu de fil blanc. Peu importe qui va gagner le concours, c’est la somme sui est importante car la famille de Hock va changer le dessein du héros. Il vit encore avec ses parents et sa grand-mère, seul personnage à dire quelques mots en chinois. C’est très étrange de voir tout un film en anglais, mais c’est le particularisme de Singapour. Le père est autoritaire préférant le jeune frère Beng (Caleb Goh), étudiant médecin, qu’il va rejeter quand il apprendra son secret. La mère est très compatissante. La jeune sœur, Mui (Pamela Oei), passe son temps à lire des romans à l’eau de rose et change de prénom chaque jour. Hock est jaloux de l’attention qu’on porte à son frère, mais l’adversité va les rapprocher Le message du film, car il y en a un, est que chacun doit rester lui-même pour s’épanouir. Ce qui dans un pays qui pratiquait l’acculturation, notamment linguistique, à l’époque où le film se déroule (1977) a du être largement bien perçu par le public de Singapour. Message certes sympathique mais énoncé ici avec autant de maladresse que de sincérité.

Forever fever (Singapour, 1998) Un film de Glen Goei avec Adrian Pang, Medaline Tan, Pierre Png, Anna Belle Francis, Steven Lim, Westley Wong, Alaric Tay, Dominic Pace, Caleb Goh, Pamela Oei, Kay Siu Lim, Margaret Chan, Lily Siew Lin Ong.

Aucun commentaire: