mardi 14 mai 2013

The Long goodbye

Ancien soldat vietnamien lors du conflit mené pour supprimer le pouvoir khmer rouge en 1979, Yuen Lik (Chow Yun-fat) s'est depuis exilé à Hong Kong. Il est devenu tueur à gages pour la mafia vietnamienne issue de la diaspora. Son passé de soldat le traumatise, il se souvient (à grand coup de flashback) d'un épisode horrible de la guerre où son supérieur le force à abattre une famille dont la mère tient son bébé dans les bras. Il s'est aussi fait pas mal d'ennemis dont un autre bidasse qu'il a été forcé d'abandonner dans un piège remplie de piquets pointus. Cet homme, désormais estropié, va aller le poursuivre jusqu'à Hong Kong. L'une des ambitions de The Long goodbye est sans doute de montrer, à la fois la misère de la vie des boat people exilés dans la colonie britannique, ces hommes livrés à eux-mêmes, et à la fois que la guerre c'est mal et que ça rend fou. Dans les deux cas, le cinéaste filme la douleur avec complaisance en appuyant bien sur les effets sanguinolents et au ralenti.

A côté de ces activités clandestines de tueur, Yuen Lik a un métier plus officiel : il est cascadeur pour le cinéma. C'est lors d'un tournage qu'il rencontre Pui Lam (Rosamund Kwan). Elle est journaliste à la télévision et enquête sur une série de meurtres sanglants commis récemment à Hong Kong. Pugnace, elle n'hésite pas à poser des questions qui dérangent au chef de la police. Ce que Pui Lam ignore quand elle rencontre Yuen Lik, c'est que ce dernier a tué son père lors d'un contrat. La jeune journaliste s'inquiète de ne plus voir son père depuis des jours. Il va sans dire que Yuen Lik et Pui Lam vont tomber amoureux l'un de l'autre. Le suspense, bien naïf, repose alors sur le temps que mettra la jeune femme à découvrir le lourd passif de son nouveau petit ami. Cette profession de tueur à gages sera révélée lors d'un accident de tournage (un explosif brûle Yuen Lik) où, Pui Lam comprend le statut de son homme.

Le film n'est pas sans mauvais goût sans tomber, hélas, dans le nanar qui permettrait de sourire un peu. Un exemple parmi d'autres : après s'être bien chauffés l'un l'autre, le couple vedette commence à s'embrasser sous des néons d'un cinéma puis finit dans la chambre. Pour appuyer leur romance, on entend la chanson Take my breath away chanté en cantonais tandis que défilent des images en flashback montrant les moments où Yuen Lik et Pui Lam se se rencontrés et découverts. Ils finissent par faire l'amour sur l'affiche du film Salut l'artiste d'Yves Robert. Pourquoi ? Je ne sais pas mais ce que je sais que cette scène est du remplissage. The Long goodbye, somme toute assez ennuyeux, bourré d'incohérences (Yuen Lik brûlé au visage porte un imposant bandage sur le visage se retrouve la séquence suivante sans aucune cicatrice car on n’abîme pas le visage de la star Chow Yun-fat) ne vaut que parce qu'il est le premier film de Rosamund Kwan. C'est bien peu.

The Long goodbye (獵頭 , Hong Kong, 1982) Un film de Lau Shing-hon avec Chow Yun-fat, Rosamund Kwan, Wan Chi-keung, Phillip Chan, O Chun-hung, Tang Ching, Flora Cheung, Melvin Wong, Ng Hong-sang, Lo Wai, Tsang Choh-lam, Stephan Yip, Yat Boon-chai, Wong Hak.

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