dimanche 15 juillet 2012

Quick



Quick ne fait pas mentir son titre : il ne sera question que de vitesse dès son ouverture où le jeune héros Han Ki-soo (Lee Min-ki) traverse tout Séoul, de nuit, à fond les ballons sur sa moto (et sans casque) avec une jeune femme à l’arrière. Il provoque un joli carambolage où un grand nombre de voitures s’encastrent pour finir dans une énorme explosion. Ki-soo est un chef de gang de motos, un gang qui ressemble plus à Fast and furious qu’à L’Equipée sauvage, mais en tant que chef il est admiré des femmes et notamment d’Ah-rom (Kang Ye-won) et jalousé des hommes, surtout par Myeong-sik (Kim In-kwon), amoureux de Ah-rom.

Des années plus tard, tous ont quitté le gang. Ki-soo est devenu le livreur le plus rapide de la ville, celui qui parvient à relier deux points en un temps record. Lors d’une de ses livraisons, il remet un petit paquet. C’était une bombe qui fait exploser un immeuble. Plus tard, Ki-soo doit aller chercher son nouveau colis. Il s’agit en fait d’emmener Ah-rom, devenue entre temps une chanteuse de K-pop (le groupe OK GIRLS), à un concert qui doit être retransmis à la télé. Le téléphone de Ki-soo sonne. Une voix l’informe que son casque, que vient de mettre Ah-rom, est piégé et qu’il doit livrer un autre colis (une bombe donc, on reconnait l’emballage) en vingt minutes. C’est parti pour une nouvelle course contre la montre.

Dès que la deuxième bombe explose (et l’homme qui donne les ordres veut que Ki-sso en livre d’autres), la police commence à enquêter avec à sa tête, Seo (Ko Chang-seok), un inspecteur pataud et franchement débordé par la situation. Et quand Myeong-sik (devenu lui policier en moto) comprend qu’il a affaire avec son ancien rivale, il se met en chasse de Ki-soo et Ah-rom. Quick se veut une comédie d’action avec une bonne part de comédie et des personnages hauts en couleur (la serveuse de restaurant qui insiste pour les alpaguer alors qu’ils doivent effectuer une mission) et des situations comiques (le concert des OK GIRLS avec Ah-rom qui porte un casque, les humiliations répétées de Myeong-sik dans sa poursuite du duo de héros). Le modèle est évidemment les comédies policières de Jackie Chan où le personnage féminin suit le héros dans une aventure qu’ils ne contrôlent pas. Un des écueils du film est que les acteurs hurlent leurs dialogues et jouent hystériquement leurs gags qui retombent souvent à plat et échouent à faire rire.

Le film se déroule sur quelques heures au gré des livraisons avec une contrainte scénaristique qui veut que Ah-rom et Si-koo ne soient jamais séparés de plus de dix mètres, sans quoi le casque piégé explose. Ils doivent aussi accomplir les livraisons en un temps record, sinon, là aussi, explosion. Bien entendu, la police croit qu’ils sont des terroristes et part à leur poursuite. Quick rappelle par moment, dans cette frénésie ininterrompue, le génial Hypertension. Mais là où Hypertension ne s’embarrassait pas de vraisemblance, laisser libre court à un scénario débridé et volontairement pas du tout crédible, Quick cherche à tout prix à tout expliquer. Ainsi, dans un long tunnel de dialogues explicatif, les policiers analysent la situation et tentent de trouver le commanditaire de ces attentats. Hélas, les tenants et aboutissants de l’enquête alourdissent considérablement un récit qui se serait bien contenté de la légèreté proposée dans le reste du film.

Quick (, Corée, 2011) Un film de Jo Beom-goo avec Lee Min-ki, Kang Ye-won, Kim In-kwon, Ko Chang-seok, Joo Jin-mo-I, Kim Byeong-cheol.

Aucun commentaire: