lundi 30 juillet 2012

Guerres de l'ombre



L’ambassadeur des Etats-Unis en Pologne se rend dans une église de Varsovie pour faire baptiser son fils. Sur le chemin, sa limousine est stoppée par un motard, ses gardes du corps – en alerte constante – arrêtent le chauffeur mais le conducteur de la moto s’avère être Gary Redner (Peter Liapis), le beau-frère du diplomate mais également un agent de la CIA. Dans l’église, deux sœurs pénètrent à la barbe des agents de sécurité : ce sont deux terroristes qui se mettent à tirer à la mitraillette sur tout ce qui bouge. Sous leur déguisement, se cachent Rebecca Ecke (Olivia Hussay) et le nommé Hannibal (Vernon Wells) soi-disant membres de l’Armée Internationale de Libération, un groupuscule qui fait la chasse « aux porcs d’impérialiste » après la chute du mur de Berlin.

Redner est persuadé que Hannibal, as du déguisement (pensez-vous, il va à Canton et se grime en vieux chinois : méconnaissable) va sévir à Hong Kong pour saboter une conférence quelconque mais très importante pour la liberté dans le monde. Ces Guerres de l’ombre dont parlent le titre, ce sont donc ces luttes contre des terroristes très nombreux et très armés que la CIA cherche à combattre partout dans le monde. Seulement voilà, en 1990, Hong Kong était encore une colonie de la couronne britannique et là-bas, c’est l’inspecteur Bong (Danny Lee) qui gère les attaques terroristes, il est assisté dans cette tache par Le lieutenant Tang (Tommy Wong), flic constamment sur la défensive et qui ne va pas du tout s’entendre avec Redner. Ainsi quand ils arrêtent Rebecca Ecke, Redner veut la libérer pour pouvoir la suivre et débusquer Hannibal dans sa tanière alors que les flics hongkongais souhaitent l’interroger. Le film pointe cette guerre des polices.

La menace d’un attentat est doublée du danger de voir tout dévoiler dans la presse. La journaliste Ann Chang (Rosamund Kwan), pourtant amie de Bong (elle l’invite au détour d’un dialogue à l’anniversaire de sa maman) cherche un scoop sensationnel en dépit du danger. Dans Guerres de l’ombre, on est loin de l’analyse du métier de journaliste que fera Johnnie To dans Breaking news (analyse pourtant un peu caricaturale). Rosamund Kwan n’arrive jamais à donner une épaisseur à son personnage, y compris dans ses rapports avec Bong (est-elle son ex ? sa belle-sœur ?) qui sont mal agencés. Résultat des courses, elle sera fera prendre au piège et en otage par Hannibal, un homme qui ne tient pas ses promesses (comme souvent chez les terroristes d’ailleurs). Pour sauver Ann Chang du pétrin dans lequel elle s’est fourrée, Bong et Redner vont devoir s’entendre, apprendre à ses connaitre et faire équipe.

Le récit commençait en Pologne, se déplace à Hong Kong et part faire un tour à Canton où un message de paix des autorités locales est envoyé à Bong (« on souhaite que Hong Kong soir en paix d’ici la rétrocession). Les seules bonnes scènes d’action consistent en une course poursuite dans les rues de Hong Kong. Un allié soviétique à Hannibal se fait arrêter et interroger violemment par Redner. Le film visant probablement le marché international regorge d’acteurs américains ou australiens. Comme toujours, leur jeu est excessif avec une palme pour l’interprète d’Hannibal à la performance sans nuances qui déclame son texte avec grandiloquence et application. Il se déplace avec un regard très sérieux et achève d’enlever toute crédibilité au film. La scène finale de gunfight, ainsi que les ultimes retournements de situation finissent par lasser et sentent le bâclage.

Guerres de l’ombre (Undeclared war, 聖戰風雲, Hong Kong, 1990) Un film de Ringo Lam avec Danny Lee, Tommy Kwong, Peter Liapis, Vernon Wells, Rosamund Kwan, Olivia Hussey, Victor Hon, David Hedison, Louis Roth, Dean Harrington.

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