mardi 9 août 2011

A Chinese ghost story


Un remake donc. D’un classique, qui plus est. Comme à Hollywood, l’industrie va-t-elle se mettre à tourner de nouvelles versions des ses anciens succès des années 1980. Le film de Ching Siu-tung a 25 ans déjà, les effets spéciaux ont bien changé depuis et surtout, il existe un nouveau public pour ces films fantastiques qui explorent les légendes chinoises : la Chine continentale toute entière. A Chinese ghost story a été fait pour ce public avide de divertissement apolitique. Wilson Yip a donné des gages de bonne conduite au Bureau du Cinéma de Pékin avec Ip Man 2, film à la gloire d’un certain patriotisme chinois.

Les moines taoïstes, Thunder (Fan Siu-wong) et Yin (Louis Koo) en tête, passent leur temps à traquer les démons qui pullulent sur terre. Il est impossible qu’un humain aime un fantôme dit Thunder à Yin quand ce dernier tombe amoureux de la belle Siu Sin (Liu Yi-fei), aux traits si gracieux et si fins. Comment ne pourraient-ils pas tomber amoureux tous les deux. Mais c’est sans compter sur leurs chefs qui engagent un combat sans merci pour séparer les deux amants au-delà de la vie et de la mort. Dans ce combat Thunder perd un bras dans sa bataille contre Muk Kee (Kara Hui). Il la vainc mais Yin doit s’exiler et oublier Siu Sin.

Bien des années ont passées quand le jeune fonctionnaire Ning Choi-shan (Yu Siu-kwan, bien éloigné du charisme de Leslie Cheung dont il reprend le rôle) arrive dans un village où l’eau s’est faite rare. L’œuvre des démons. Le chef (Elvis Tsui) le prend pour un démon et veut le sacrifier. Il va les convaincre qu’il peut trouver de l’eau et aller au temple. Sur son chemin, il voit un jeune renard qui est Siu Sin réincarnée. La gentillesse de Ning va faire que Siu Sin tombe amoureuse de lui. C’est sans compter sur le venue de Yin. Ce qui change dans cette version est le triangle amoureux qui se crée autour de Siu Sin. Les deux hommes l’aiment. Ning a du mal à croire Yin quand il lui affirme qu’elle est un fantôme. Mais la méchanceté de Meek dans un maquillage outrancier lui fera vite prendre conscience de son erreur. Kara Hui est assez formidable dans son rôle de super méchante, elle cabotine mais sait s’arrêter quand il le faut pour ne pas tomber dans le ridicule.

Cette guerre amoureuse va se dérouler essentiellement dans le temple. Wilson Yip veut renouer avec l’aspect visuel qui faisait le charme d'Histoires de fantômes chinois de Ching Siu-tung et Tsui Hark. Il y parvient parfois en n’intégrant pas autant d’effets spéciaux qu’on l’aurait craint. On retrouve la lumière bleutée, les personnages qui traversent l’écran de long en large en défiant les lois de la gravitation et, cela est essentiel, le soupçon de sensualité que le spectateur est en droit d’attendre devant les aventures du puceau Ning qui découvre la sexualité en même temps que l’amour. Au fur et à mesure du récit, on se prend à comparer les deux films, on constate que A Chinese ghost story version 2011 n’est pas raté mais qu’il ne servait à rien de le faire. Ce remake est cependant moins stupide que A woman a gun and a noodle shop de Zhang Yimou, remake de Blood simple. Le final de A Chinese ghost story promet une suite.

A Chinese ghost story (倩女幽魂, Hong Kong – Chine, 2011) Un film de Wilson Yip avec Louis Koo, Liu Yi-fei, Yu Siu-kwan, Kara Hui, Gong Xinliang, Fan Siu-wong, Wang Danyi Li, Lin Peng, Elvis Tsui, Li Jing.

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