dimanche 24 juillet 2011

Swing Girls


Le récit de Swing Girls est une variation de celui de Waterboys : cinq lycéens (quatre filles et un garçon) décident de relever un défi, celui de jouer dans une formation de big band. Ils sont la risée de leurs camarades avant d’en devenir la coqueluche. Les progrès dans l’apprentissage seront l’occasion de donner des moments comiques. Le final sera le moment de bravoure musical avec des morceaux joués in extenso. Bref, Shinoby Yaguchi surfe sur le succès de son film précédent, on est en terrain connu mais les variations apportées permettent de d’apprécier Swing Girls.

C’est l’été, il fait chaud. Le prof de maths (Naoto Takenaka, le coach des Waterboys) donne des cours de rattrapage. Comme chaque semaine, l’harmonie musicale s’apprête à partir soutenir l’équipe de base-ball du lycée. Le car part sans attendre le livreur des plateaux repas. Tomoko (Juri Ueno) propose d’amener le déjeuner en train. Elle part avec toutes les filles et s’assoupissent dans le train, ratent l’arrêt et décident de repartir à pied en sens inverse. Pas de chance, les musiciens de l’harmonie sont victimes d’une intoxication alimentaire.

Tous sauf Nakamura (Yuta Hiroaka), le cymbaliste et éternel homme à tout faire de l’orchestre. Il faut dire que Tomoko et ses copines avaient mangé son plateau repas avant l’effet désastreux de la chaleur. Bien conscient de la faute des filles, il va les obliger à former un nouvel orchestre pour accompagner les joueurs. Réticentes, elles cèdent au chantage. Elles sont de sacrées paresseuses. Première étape : faire des exercices physiques pour leur redonner le souffle. Footing, étirements des membres, nourriture saine. Comme les garçons de Waterboys, elles ne comprennent le but de tout cela. Elles vont se rendre à l’évidence, ça marche. La première demi-heure est un joyeux bazar où les filles rouspètent, tentent de fausser compagnie à Nakamura, n’en font qu’à leur tête. Le rôle de leader que ce donne le jeune homme ne lui va pas. C’est un tocard mais il fait de son mieux. C’est dans cette idée d’équipe de bras cassés que réside l’humour bon enfant de Swing Girls.

Et là, tout s’arrête. Les joueurs de l’harmonie ont guéri. Ils viennent récupérer leurs instruments. Les lycéennes sont ravies à la fois d’avoir raté les cours de rattrapage de maths et de ne plus subir les directives de Nakamura, à son grand dam. Mais il leur manque quelque chose, cette ambiance de convivialité, cet esprit d’équipe et la musique. Faut trouver un boulot pour acheter des instruments. Elles sont font vite virer de la supérette qui les avait embauchées. Elles achètent des instruments d’occasion qui ne tiennent pas. Les coulisses du trombone tombent, une souris a élu domicile dans la trompette, les peaux du tambour sont trouées. Et surtout, les premiers concerts sont cacophoniques, elles jouent terriblement mal. Elles n’ont pas compris l’essence du jazz, que les notes comptent moins que le rythme.

Tout cela est bien amusant. On s’attend aux gags qui sont un peu répétitifs mais ça fonctionne. On a envie qu’elles réussissent. Tout cet édifice comique tien aussi aux personnages secondaires plus nombreux que dans Waterboys et plus truculents. Le prof de maths, grand amateur de jazz, maniaque avec ses 33 tours qui feint de savoir jouer du saxo mais qui se fait humilier par un gamin quand il prend des cours de musique. Deux filles habillées en cuir qui jouent de la basse et de la guitare électrique qui ont largué leurs mecs qui fondent devant eux comme des chiffes molles. Le prof de l’harmonie qui se plait à se moquer du big band et semble tout faire pour les enfoncer. Le patron de la supérette et sa mère qui les encouragent malgré les déboires du groupe. Et enfin, le chef de l’équipe de base-ball qui conclura le film en disant « il y a deux sortes de gens, ceux qui savent swinguer et les autres ».

Swing Girls ( (スウィングガールズ, Japon, 2004) Un film de Shinobu Yaguchi avec Yuta Hiraoka, Shihori Kanjiya, Yuika Motokariya, Naomi Nishida, Miho Shiraishi, Kei Tani, Yukari Toshima, Juri Ueno, Eriko Watanabe, Masaaki Takarai, Naoto Takenaka, Mutsuko Sakura, Nagisa Abe, Hana Kino.

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