vendredi 11 mars 2011

Warriors two


Warriors two est entièrement consacré au wing chun, ce style d’art martial dont il défend la prépondérance. D’une certaine manière, il est possible de voir dans ce troisième long métrage de Sammo Hung, en tant que réalisateur, un documentaire sur cette discipline. Le générique de lancement décrit la généalogie du wing chun, de sa création jusqu’au moment où se déroule film. Sur une musique dramatique, on découvre les deux protagonistes, Maître Tsang (Leung Kar-yan) et Wah (Casanova Wong) qui s’entraînent. Chacun de leurs coups est arrêté dans un plan fixe. Mais avant d’en arriver là, le disciple devra travailler.

La boxe du wing chun fait la fierté de Chun (Sammo Hung), gentil benêt qui vend des gâteaux dans la rue. Si gentil que certains en profite pour abuser de sa fierté et lui jouer un tour pendable et parier sa marchandise. Il va la perdre et chercher de l’argent à la banque où Wah, un simple caissier, lui conseille de ne pas être aussi fier. Après son travail, Wah entend une conversation entre Mo (Fung Hak-on), le patron la banque et deux mercenaires qu’il a engagés. Mo veut s’emparer de la ville et tuer le maire en place. Wah ne sait pas à qui s’adresser et il tombe sur le conseiller du maire (Dean Shek) qui lui donne rendez-vous le lendemain.

Bien mal lui en pris car ce conseiller est un traitre. Il est d’ailleurs amusant de constater que Dean Shek jouait souvent dans les films de Sammo Hung ce rôle de traitre à la fois obséquieux et pleutre. Avec sa petite voix aigue, ses lunettes rondes, des longs ongles, il est une incarnation parfaite de l’homme qui vendra toujours ses services au plus offrant et au plus cruel en l’occurrence. Sa grande taille et son corps fin en font un personnage au physique totalement inverse de celui de Sammo Hung, donc un ennemi évident. Dans Le Moine d’acier, il était un affreux Mandchou et était vite écrasé par Sammo Hung. Dans Warriors two, l’acteur lui offre une scène de combat mais sur le registre comique.

Wah faisait confiance au conseiller et se retrouve devant les sbires de Mo. Wah ne sait pas se battre et se fera salement amoché et sauvé de justesse par Chun qui le défend. Il sera soigné par Tsang tandis que sa mère est froidement assassinée en représailles. Wah voudrait être le disciple de Tsang mais ce dernier refuse. Chun, qui a bon cœur, va monter un gentil stratagème pour que son sifu l’accepte comme élève de l’école de wing chun. S’en suit une longue partie d’apprentissage où les progrès seront minutieusement notés. Malgré les conseils de Tsang, Wah n’a qu’une envie se venger.

Il est assez savoureux de savoir que maître Tsang est interprété par Leung Kar-yan, acteur qui n’avait aucune pratique des arts martiaux. Il a joué l’adversaire chinois de Sammo Hung dans le combat à trois dans Enter the fat dragon et son frère dans Knockabout. Or la plupart des combats dans ces films sont filmés en long plans séquence montrent l’amplitude des coups et leurs chutes. Leung Kar-yan suivait à la lettre les gestes que lui mimait Sammo Hung et les scènes dans lesquelles il apparait sont bien plus découpées. Cela n’enlève rien à la qualité des combats mais dévoile leur extrême précision. Cependant, idéologiquement le film défend avec force la vengeance et elle sera sanglante et inéluctable.

Warriors two (贊先生與找錢華, Hong Kong, 1978) Un film de Sammo Hung avec Leung Kar-yan, Casanova Wong, Sammo Hung, Dean Shek, Fung Hak-on, Lee Hoi-sang, Tiger Yang Cheng-wu, Yeung Wai, Lam Ching-ying, Yuen Biao, Billy Chan, Wellson Chin, Mang Hoi, Chung Faat, Eric Tsang, Peter Chan, Lau Kar-wing, Mars.

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