samedi 5 février 2011

Looking for Mister Perfect


Grace (Shu Qi) est policière. Après une enquête difficile, elle est sujette à des cauchemars qui la perturbent. Avec son amie Joey (Isabel Chan), mannequin de son état, elle part en Malaisie prendre quelques jours de vacances où un photoshoot est prévu. Vacances, j’oublie tout sauf quand un criminel décide de faire de ce coin paradisiaque le lieu où il doit acheter des plans militaires ultra secret. C’est Chan (Lam Suet), l’agent libidineux de Joey qui doit amener à Poon (Simon Yam) les plans. Ce qu’il ne faut pas se demander est pourquoi un agent de mannequins a ces secrets, sinon on ne profite pas de cette comédie enlevée.

Evidemment, rien ne va se passer comme prévu. D’abord parce que Crab (Chapman To), un indic de Grace est aussi dans l’hôtel (pourquoi ? faut pas demander !) et qu’il a entendu que les plans seront échangés contre cinq millions de dollars. Il veut s’emparer de l’argent. Crab va s’emparer de la valisette mais ce n’est pas l’argent qui est dedans mais les plans, ce qui n’intéresse pas le petit voleur. Seulement voilà, Poon n’est pas un homme qui se laisse mener par le bout du nez et chercher à récupérer son bien.

Dans la chambre voisine de Joey et Grace, deux flics de Hong Kong espionnent les demoiselles. Teddy alias N°1 (Hui Siu-hung) et Alex alias N°2 (Andy On) sont persuadés que les filles sont complices de Poon. N°1 ordonne à N°2 d’aller flirter avec Grace ce qui rend fous de jalousie deux hommes qui tentent depuis des mois de la séduire et qui l’ont suivie. Vincent (Raymond Wong Ho-yin) et Ken (Godfrey Ngai) s’affrontent à coups de cadeaux à Grace et de phrases assassines entre eux. Pour le grand bonheur du spectateur, chaque personnage ignore ce qu’il vient faire dans cette histoire où les plans secrets ne sont qu’un MacGuffin qui fonctionne à merveille.

Ce qui compte dans Looking for Mister Perfect, ce sont les personnages hauts en couleur et les situations pleines de quiproquos. Le tout filmé par un Ringo Lam en grande forme qui fait de son film une variation de dessin animé avec ses petits gimmicks sonores, ses situations abracadabrantes qui se retournent contre les personnages et une romance aussi improbable que possible. Et pourtant ça marche, on rit souvent aux facéties des personnages et au ridicule de certaines situations qui sont assumés par le réalisateur.

Shu Qi est évidemment très bien dans son personnage de gentille fille débordée par les événements mais qui n’hésite pas à donner du coup de pied quand on l’embête. Son duo avec Chapman To est sur le mode du je t’aime moi non plus. Crab se met dans des situations qu’il ne peut pas assumer et cela dès le début du film. Il est un personnage de garçon lourdingue qui manque de toujours tout faire rater. Il s’incruste dans la chambre de Grace et Joey pour se protéger et Grace prend un malin plaisir à le « torturer », à lui demander de se taire et à le gronder comme un petit garçon, d’autant que sa copine Tina (Cody Lee) n’en manque pas une non plus.

On passera plus rapidement sur James (Nelson Cheung), le photographe gay jaloux que son petit ami Richard (le costaud David Wu) ne drague Joey. Le duo Raymond Wong Ho-yin et Godfrey Nagi, toujours à côté de leurs pompes est bien plus amusant comme celui de Hui Siu-hung et Andy On, le jeune flic mignon et le vieux flic dégarni qui ne cessent de s’humilier mutuellement. Le personnage de Lam Suet est dans un registre ingrat d’homme obsédé sexuel qui drague de manière très lourde Joey qui le fait marcher. L’épouse de Lam Suet (Crystal Tin) est toujours là pour lui rappeler qu’il est marié.

C’est Simon Yam dans son personnage de Poon, le mafieux qui veut acheter les plans qui offre le plus beau spectacle comique du film. Il arrive toujours avec ses deux stupides hommes de main et sa copine (Ruby Wong). Tous les quatre ne communiquent qu’en claquant des doigts, ce qui fait que parfois les deux molosses ne comprennent plus rien. Simon Yam est affublé de fringues d’un kitsch absolu mais il pense être à la pointe de la mode (pantalon vert, débardeur rose par exemple) et qui se met, de manière incongrue, à se lancer dans des pas de danse. C’est un personnage très bédé, haut en couleurs, très à l’opposé de ses rôles dans les films de Johnnie To. C’est un film assez bête mais très amusant.

Looking for Mister Perfect (奇逢敵手, Hong Kong, 2001) Un film de Ringo Lam avec Shu Qi, Isabel Chan, Andy On, Hui Siu-hung, Simon Yam, Ruby Wong, Lam Suet, Chapman To, Raymond Wong Ho-yin, Godfrey Ngai, David Wu, Wayne Lai, Nelson Cheung, Crystal Tin, Cody Lee.

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