vendredi 1 octobre 2010

Zodiac killers

Le Japon et le milieu des yakuzas sont la toile de fond de l’histoire de Zodiac killers où quelques étudiants chinois vont être confrontés à la mafia de manière impitoyable. Ils seront plongés dans un monde qu’ils ne connaissent pas et dont ils ne maîtrisent pas les codes, si ce n’est par le biais de la bande dessinée et du cinéma. Et Ann Hui joue précisément sur ces codes en poursuivant sa thématique de l’exil, en l’approfondissant en faisant de Tokyo son décor où les marionnettes seront écrasées.

Le film commence par son réveil dans une séquence où les réveils se mettent tous à sonner en même temps dans un maelström sonore et visuel d’une grande beauté. On se croirait dans un manège mais il s’agit bien de la piaule de Ben (Andy Lau), un jeune étudiant à l’université du Japon qui fait visiter Tokyo aux Chinois quand il n’a pas cours. C’est un homme enjoué et heureux, assez fier de lui et de son corps, sûr de son pouvoir de séduction qu’il se plait à appliquer sur les femmes.

La femme qu’il veut séduire est Tie-lan (Cherie Chung) aperçue un soir dans un bar où Ben se rend avec son cousin Ming (Suen Pang) qui a pour ambition de devenir le gendre d’un parrain. Ben est aussi avec Zhang (Tok Chung-wa), un garçon totalement paumé qui passe son temps à montrer la photo de sa copine qui a disparu et qu’il cherche depuis des mois. Tie-lan est une entraineuse, comme on dit, qui accompagne un Japonais grossier. C’est une fille timide qui n’ose pas parler et qui se refuse à Ben.

Mais Ben est tenace. Tie-lan est retenue par Harada, un homme libidineux qui profite des l’hébergement pour abuser sexuellement d’elle. Tie-lan vit avec une de ses compatriotes qui accepte cet état, mais Tie-lan s’enfuit et trouve un autre Japonais, Asano (Ishida Junichi) qui s’avère être un yakuza en rupture de ban qui tente de faire un retour dans les affaires. Mais le clan ennemi veut l’éliminer. Ben s’immisce dans cette histoire. Il veut offrir des fleurs à Tie-lan mais Asano le prend pour un tueur. Là, la mécanique s’enraye et le filet de la pieuvre commence à les encercler.

Zodiac killers commençait de manière quasi baroque, quasi irréelle et régulièrement Ann Hui offre des scènes étranges, parfois répétées, comme lorsque Ben Et Tie-lan court dans la nuit bleutée, comme ces poursuites en moto, comme cette vieille prostituée fardée. Le film accélère son rythme au fur et à mesure jusqu’à l’épuisement, jusqu’à la mort de presque tous ses personnages. Toutes les cinq minutes, un événement nouveau se produit qui fait bifurquer les personnages dans une nouvelle direction. C’est toujours très beau, les plans sont composés avec beaucoup de goût et de talent, mais c’est épuisant.

Zodiac killers (極道追蹤, Hong Kong, 1991) Un film d’Ann Hui avec Andy Lau, Cherie Chung, Ishida Junichi, Kishida Kyoko, Takazawa Zunko, Kurata Yasuaki, Tok Chung-wa, Suen Paang, Law Fei-yu, Tsang Wai-fai.

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