jeudi 19 août 2010

The Karate kid


Dès le générique, j’avais envie de hurler. Le nom de Jackie Chan est en deuxième après celui de Jaden Smith. C’est vrai que trente ans de films dont quinze de chefs d’œuvres ne sont rien en comparaison des deux ou trois films interprétés par l’autre. Mais, papa Smith produit, alors fiston Smith est en tête de générique. Et de toute façon, Jackie Chan n’apparaît dans le film qu’au bout de 45 minutes. Autre sujet de hurlement, le titre. On ne trouve aucune trace de karaté dans The Karate kid puisqu’on est en Chine et le que le morveux va apprendre le kung-fu.


Jaden Smith s’appelle Dre Parker. Avec sa mère, veuve, ils quittent Detroit pour vivre et travailler à Pékin. C’est un ado qui n’en fait qu’à sa tête et qui exaspère sa maman parce qu’il n’accroche jamais sa veste de survet au porte-manteau. Oh, le vilain garçon ! Il déteste déjà la Chine, ne veut pas faire d’effort pour apprendre la langue et rechigne à rendre service. Mais tout ça va changer. Son arrogance va être mise à mal par le jeune Cheng (Wang Zhenwei) qui le corrige quand il s’approche de trop près de la jeune Meylin (Han Wenwen). Cheng fait du kung-fu et les coups qu’ils donnent à Dre le blessent non seulement physiquement mais aussi moralement. Il est humilié.


Ainsi, quand Dre se rend compte que Cheng est dans la même école que lui, il se sent très mal. D’autant que Meylin est aussi sa camarade. Elle apprend le violon et va faire un concours très vite. Dre devient vite le souffre douleur de Cheng. Un jour, après l’école, Dre jette un seau d’eau usée sur Cheng. Lui et ses amis du kung-fu le pourchassent et il va dérouiller. Mais ils tombent sur Han (Jackie Chan) qui, sans frapper les ados, va aider Dre. Dès lors, Han va devenir son sifu, reprenant ainsi le schéma classique des films de kung-fu où le disciple ne veut pas apprendre, où le maître lui enseigne des choses a priori sans intérêt, mais où l’élève se rendra vite compte que ces leçons lui serviront. Quoi qu’il en soit, en dépit du bon sens et de la réalité, Dre va combattre dans un tournoi contre Cheng et ses amis.


The Karate kid est un film pétri de bons sentiments qui s’étalent sur plus de deux heures. On en ressort tout gluant. Qu’on se rende compte : Dre n’a plus de papa. Monsieur Han lui a perdu son fils dans un accident de voiture. Il est responsable de sa mort. Forcément, l’un va devenir le père de substitution. L’entraînement de Dre tombe dans le ridicule le plus pur. Sa mère lui reprochait de ne pas ranger sa veste. Han va se servir de cette veste pour l’initier au kung-fu en clamant que le kung-fu est au centre de la vie. Et on se fourvoie dans un voyage dans un lieu qui évoque Shaolin avec des moines bien rangés sur une cascade miniature et une bonzesse qui dompte un cobra sur une musique mièvre.


Jackie Chan a la bonne idée de ne pas jouer. A part une scène de pleurnicherie abjecte, l’acteur se maintient sur une interprétation calme et posée à l’inverse de celle de Jaden Smith, tête à claques qui en fait des tonnes. On attendait le combat final. On espérait que Jackie Chan allait donner quelques leçons au professeur de Cheng (Yu Rongguang), un homme violent qui prône l’absence de pitié en contradiction avec le kung-fu. Que nenni. On aura droit à des combats mal chorégraphiés, hachés au montage entre les adolescents. C’est d’une tristesse mais finalement, je suis plutôt content que Jackie Chan ne se batte pas dans ce film, ça serait donner de la confiture aux cochons.


The Karate kid (Etats-Unis – Chine, 2010) Un film de Harald Zwart avec Jackie Chan, Jaden Smith, Taraji P. Henson, Han Wenwen, Yu Rongguang, Wang Zhenwei, Wu Zhensu, Wang Zhiheng.

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