mardi 29 juin 2010

The Banquet



En 1991, une importante inondation a ravagé la Chine. The Banquet a été tourné pour rassembler des fonds en faveur des victimes. Un très grand nombre de stars et d’acteurs du cinéma de Hong Kong ont répondu présent pour participer à ce film. Quelques uns pour les rôles principaux, d’autres pour une courte apparition, d’autres encore en tant qu’eux-mêmes. Teresa Mo et Andy Lau ouvrent le film en expliquant ce que je viens d’écrire. The Banquet a rapporté plus de 21 millions de dollars HK.

Monsieur Tsang (Eric Tsang) est un riche homme d’affaires qui se déplace en Rolls Royce. Avec son fidèle bras droit Jacky (Jacky Cheung) il va tenter de convaincre quatre vieux de lui vendre leur immeuble pour construire à la place un centre commercial. Pas de change pour Tsang, Hung (Sammo Hung) est aussi sur le coup avec Curly (John Sham, par ailleurs producteur du film). Chacun des deux camps fait preuve d’arrogance et de mauvaise foi pour persuader les pépés qui vont céder. Il reste maintenant à trouver des fonds pour la construction.

Tsang est devenu un homme fantasque qui lasse son entourage, notamment Wai (Tony Leung Chiu-wai), son secrétaire particulier et homme à tout faire. On le voit par exemple danser sur de la pop déguisé en personnage d’opéra chinoise entre Maggie Cheung et Karena Lam. Ses deux vieilles servantes (Kara Hui et Wong Wan-si) ne se donnent même plus la peine d’écouter les ordres. Mais c’est son épouse Mimi (Carol Cheng), une insupportable riche héritière qui lui rappelle sans cesse d’où vient son argent que l’on a le plus envie de baffer. Bref, toute la maisonnée est loufoque car après tout, on est dans une comédie et chacun a quelques secondes pour en faire des tonnes.

Une idée vient à Tsang. Il va inviter un émir du Koweit (on est alors en pleine guerre du Golfe, celle de George Bush père). Il va s’agir de l’inviter mais Alibarba, l’émir, a un amour paternel que n’a pas Tsang. Depuis qu’il est devenu homme d’affaires et surtout depuis qu’il a épousé Mimi, il n’a pas vu son père. Tsang décide que son père (Richard Ng) va loger chez lui, ainsi Alibarba verra qu’ils ont le même amour de la famille. Il faut pour l’instant savoir où habite le paternel. Tsang a réussi à convaincre sa femme de ramener cet homme sans argent et sans manière mais il faudra aussi enlever le père de chez sa sœur (Rosamund Kwan) et son beau-frère (Tony Leung Ka-fai) qui voient d’un mauvais œil ce soudain regain d’intérêt pour le papa. D’autant que Tsang a des goûts de riche en contradiction avec la vie modeste du reste de sa famille. Pour qu’ils acceptent, Tsang leur ment et annonce qu’il a un cancer et qu’il va mourir.

Le père de Tsang arrive chez son fils, ou plutôt chez sa belle fille qui n’en veut pas. Elle décide de lui donner des cours de bonnes manières. En quelques courtes minutes, on voit venir faire les pitres, Simon Yam, bandana sur la tête pour des cours de mode accéléré, Eric Kot et Jan Lam en profs d’anglais qui ne savent pas le parler, Liu Chia-liang vient donner un cours de sabre traditionnel et enfin Karl Maka en coiffeur et maquilleur qui doit donner un aspect plus vieux et respectable. Une visite de la sœur et du beau-frère offre un beau moment burlesque quand ils apportent deux flacons pour guérir le cancer : de l’alcool médicinal au cafard et au rat. Tsang doit boire tout cela avec beaucoup de dégoût.

Le défilé de stars ne fait que commencer. Le banquet va bientôt avoir lieu. Mais les invités tardent à arriver. Il faut signaler que Jacky qui en a marre des humiliations de son patron a retourné sa veste et bosse maintenant pour Hung qui a décidé d’organiser un banquet concurrent où les stars affluent. Tsang s’endort et se met à rêver. Anita Mui arrive en robe de soirée mais elle veut seulement utiliser les toilettes. Puis Sally Yip veut se désaltérer. Sylvia Chang et Anthony Chan arrivent pour voir le père interprété dans ce rêve par Michael Hui entouré de Maria Cordero, de John Woo et de Chu Yuan. Enfin le prince Alibarba arrive, c’est Alan Tam entouré de Raymond Wong Bak-min et Tommy Wong. Puis Tsang rêve que sa femme est morte mais Stephen Chow dans son personnage de Saint of gamblers vient la ressusciter et c’est Gong Li qui interprète la femme. Enfin, Tsang se regarde dans un miroir et il a la tête de Leslie Cheung. Mais tout cela était un rêve et quand Tsang se réveille le prince Alibarba (George Lam) arrive et personne n’est là.

Finalement, Hung viendra chez Tsang avec ses invités mais pour l’humilier car le père a compris toute la supercherie et les mensonges du fils. Puis, Hung se réconciliera avec Tsang et tout le film se terminera dans un banquet d’un quartier populaire avec des mets typiquement chinois. Un grand nombre des acteurs qui firent une courte apparition sont à nouveau présents autour des tables, et quelques autres encore. Le bon sens reprend ses droits. La famille est réunie. La femme de Tsang abandonne ses airs de snob et mange de bon cœur un croupion de poulet. On aperçoit autour des tables Lydia Shum et Bill Tung, couple vedette de la franchise It’s a mad mad world, Nat Chan donne à manger à un chien, Leslie Cheung et Aaron Kwok se regardent dans les yeux avec tendresse et également Ng Man-tat qui remonte son t-shirt et laisse apparaitre son gros ventre. Et puis encore d’autres dans d’autres moments du film.

Ensuite, il faut bien le reconnaitre, on rit quand les acteurs sont drôles, quand on les aime dans d’autres films. Il est difficile de discerner quel cinéaste a pu tourner quelle séquence. On sent que le film est en roue libre, écrit selon les disponibilités des acteurs et seule la séquence du rêve est vraiment drôle puisqu’on ne sait pas quelle star va arriver et ce qu’il va faire. En revanche, pour l’amateur éclairé de comédie cantonaise blindés d’acteurs et actrices comiques, on est servi. Pour une fois, je n’ai pas mis une photo pour illustrer le film mais l’affiche qui illustre parfaitement la richesse de la distribution. Le générique qui suit ne prend en compte que les acteurs et actrices que j’ai reconnus.

The Banquet (豪門夜宴, Hong Kong, 1991) Un film de Tsui Hark, Clifton Ko, Joe Cheung, Alfred Cheung avec Eric Tsang, Carol Cheng, Richard Ng, Sammo Hung, Jacky Cheung, Tony Leung Ka-fai, Rosamund Kwan, George Lam, Tony Leung Chiu-wai, John Sham, Gong Li, Stephen Chow, Leon Lai, Sally Yeh, Maggie Cheung, Michael Hui, Ng Man-tat, Leslie Cheung, Joey Wong, Anita Mui, Aaron Kwok, Anthony Chan, Liu Chia-liang, Ti Lung, Kara Hui, Vincent Wan, Mars, Mimi Chu, Simon Yam, John Woo, Sandra Ng, Ng See-yuen, Candice Yu, Michelle Reis, Johnnie To, Lydia Shum, David Chiang, Tsui Hark, Teddy Robin, Tony Leung Siu-hung, Leung Kar-yan, Joe Cheung, Anthony Chan, Sylvia Chang, Alfred Cheung, Wong Wan-si, Mabel Cheung, Roy Cheung, Nat Chan, Karl Maka, Gabriel Wong, Raymond Wong Bak-ming, Kenneth Tsang, Yonfan, Chu Yuan, Tommy Wong, Bill Tung, Maria Cordero, Lau Siu-ming, Gordon Liu, Carina Lau, Ivan Lai, Lowell Lo, Alan Tam, Eric Kot, Jan Lam, Billy Lau, Loletta Lee, Andy Lau et Teresa Mo.

Un couple parfait


Marie (Valéria Bruni Tedeschi) et Nicolas (Bruno Todeschini) vont à Paris pour assister au mariage de deux de leurs amis. Ils ne veulent plus vivre ensemble après quinze ans. Lors d'une conversation badine au restaurant, Nicolas lâche le morceau. Choc des amis. Colère rentrée. Comment un aussi beau couple peut-il se défaire aujourd'hui ? Aucune explication ne sera donnée. Mais, difficile de ne pas penser au Mépris de Godard dans une scène de chambre où Marie critique vertement Nicolas " Tu es superficiel. Tu es bourgeois. Tu es mondain. " Lui répond : " Je veux bien que tu me traites de con, mais de mondain, jamais. " Cette séquence, longue, comme si elle n'en finissait pas de durer est terrible. Marie ricane, pleure en même temps. Elle regarde fixement l'objectif, filmée de loin, de l'autre côté de la chambre d'hôtel. Ce regard est purement insupportable, terrifiant et la scène de reproches à son époux est entrecoupée de silences cruels. Mais là où Nobuhiro Suwa est très fort, c'est que si le spectateur a le champ, il refuse de donner le contrechamp visuel. Nicolas n'a pas droit à l'image et son procès prend plus de poids : ses torts sont pour le coup mis en évidence. Il répond de temps en temps, mais à aucun moment, on ne peut voir ses réactions.


Nobuhiro Suwa enferme, dans Un couple parfait, ses personnages dans des pièces ou des lieus du quotidien mais qui ne sont pas leur cadre de vie. Taxi au début du film lors d'un long travelling de quatre minutes. Restaurant banal. Chambre d'hôtel anonyme où ils font lits séparés. Le personnel installe pour Nicolas un lit de camp tandis que Marie dormira dans le grand lit. Le mariage auquel ils sont conviés paraît, lui aussi, sans passion. On y parle fort, on ne raconte pas grand-chose de passionnant. En substance, on s'y emmerde royalement, comme souvent aux mariages. Mais le plus étonnant dans la mise en scène du cinéaste est la position, inconfortable, de voyeur qu'il donne au spectateur. Il place sa caméra loin de ses personnages, comme le spectateur était suffisamment prêt du couple et des amis, mais trop loin pour ne saisir autre chose que des bribes des conversations. Comme si nous étions des clients du restaurant. Dans les premières vingt minutes du film, il est difficile de saisir ce que disent Nicolas, Marie et les autres. Il faut tendre l'oreille, espionner une phrase signifiante. Suwa nous invite, ou plutôt nous force, à pénétrer dans son film. C'est une rencontre par effraction, presque un viol de l'intimité que Suwa nous oblige à faire. C'est extrêmement dérangeant pour notre position de spectateurs assis dans la salle de cinéma. C'est d'autant plus jouissif que cela arrive de plus en plus rarement. Mais cette jouissance du spectateur est à la limite de la perversion.


Mais pourquoi Nobuhiro Suwa a-t-il ressenti le besoin de tourner son film en France ? Il dit ne pas parler le français. Il s'est entouré d'acteurs venus du cinéma français apparu dans les années 1990, Desplechin, Ferreira Barbosa, héritiers de Chéreau, acteurs habitués à improviser sans doute puisque c'est qu'ils ont fait. Le générique final crédite Suwa à la conception et la réalisation. De scénario point. On se demande ce qu'il y a de japonais dans Un couple parfait. Et finalement, peu importe. Oshima avait bien tourné Max mon amour en France avec une actrice anglaise. Et Jean-Pierre Limosin avait réalisé Tokyo eyes au Japon. Quant à Caroline Champetier, directrice de la photographie, elle est créditée comme directrice artistique. C'est donc une œuvre collective qui se présente au public. Un film tout à fait inhabituel dans le monde du cinéma, qu'il soit français ou japonais. C'est de l'expérimental. Et puis voilà !


Un couple parfait (France – Japon, 2005) Un film de Nobuhito Suwa avec Valeria Bruni Tedeschi, Bruno Todeschini, Nathalie Boutefeu, Louis-Do de Lencquesaing, Joana Preiss, Jacques Doillon, Léa Wiazemsky, Marc Citti, Delphine Chuillot, Gérard-Henri Durand, Alex Descas, Emmett Descas, Marie-Sophie Wilson, Muge Pecker.

lundi 28 juin 2010

The Magnificent scoundrels


Un homme en uniforme chinois sort de l’eau. Un autre homme alerte des touristes pour regarder ce moment si typique. Notre soldat propose des antiquités qu’il a ramenées de là-bas à des prix uniques. Mais une horde de vendeurs de camelote se rue sur les touristes provoquant un attroupement et l’intervention de la police. Le soldat n’en est pas un, c’est Romeo (Stephen Chow), un minable petit escroc qui rate tout ce qu’il entreprend mais continue dans la voir des rapines sans intérêts. Son maître à combines (Karl Maka) ne peut plus l’aider, il est consigné chez lui par sa femme qui en a assez de ses facéties.


La femme qu’aime Romeo (en l’occurrence Sandra Ng dans une apparition à l’écran de quelques secondes) va se marier. Romeo cherche à la rejoindre. Seulement voilà, il semble difficile de trouver un taxi à Hong Kong puisque plusieurs clients tentent, sans succès, d’en prendre. Mais il veut rejoindre Sandra Ng et l’empêcher de se marier. S’en suit une cascade homérique sur le toit d’une voiture où il crie son amour jusqu’à se rendre compte qu’il s’était trompé de fille. Il va rencontrer une autre fille en cherchant encore une fois à prendre le taxi. Betsy (Teresa Mo). Il se fait passer pour un aveugle pour tromper les autres clients, mais Betsy est elle aussi une escroc et va tenter de lui soutirer de l’argent en simulant un accident. Elle va faire la voix de la vieille dame qu’elle aurait renversée, mais l’aveugle voit tout. Une alliance d’escrocs pourra naître.


Elle doit de l’argent à deux malfrats, Tai Te (Roy Cheung) et Wah (Yuen Wah), qui ne brillent pas par l’intelligence. Pour une fois, on n’aura pas droit à des méchants qui n’hésitent pas à éliminer leurs ennemis mais à deux tocards rigolos qui vont sans s’en rendre compte créer une escroquerie qui provoquera une accumulation de quiproquos qui ne feront pas mentir le titre du film, The Magnificent scoundrels, les escrocs magnifiques. Un autre larron, Fat (Wu Ma) doit aussi de l’argent à Tai Te. Il va se trouver impliquer dans la même histoire que Romeo et Betsy qui n’arrivent pas à trouver de quoi rembourser les dettes : Betsy simule un accident de voiture mais joue si mal que les conducteurs n’y croient pas, Romeo veut voler un couple mais la femme lui fait peur.


Ils décident alors de monter un gros coup. Ils vont cambrioler une maison de riches en envoyant des invitations à un spectacle. Le propriétaire absent, ils s’introduiront chez lui et piqueront les objets de valeur. Le soir venu, ils rentrent dans la maison quand arrive Fat. Car ce dernier a lui aussi monté un gros coup, précisément dans la même maison. Fat a appris que le propriétaire est absent et qu’un businessman doit arriver de l’étranger pour faire affaire. Avec sa complice Ping (Tien Niu), ils vont se faire passer pour l’homme d’affaires et accueillir l’étranger sauf qu’ils arrivent quand Romeo cambriole la demeure. Fat et Ping croient que Romeo est l’étranger tandis que Romeo est persuadé que Fat et Ping sont les vrais habitants de la maison.


La machine de Lee Lik-chi est lancée avec ses quiproquos. Ping ne sait pas où se trouvent les pièces puisqu’elle n’est pas chez elle. Cela donne droit à un gag récurrent sur les toilettes modernes qui sont en fait une chambre à coucher. Pour ne pas se démentir, Fat et Romeo pissent sur le lit. On n’est pas en reste avec l’humour cracra et notamment l’arrivée de celle qui est censée être la fille de famille (Amy Yip) qui arrive dans un éclat de vomi et qui continuera à rendre sur Romeo. Amis de l’humour élégant, s’abstenir. The Magnificent soundrels continue avec le trio qui pense arnaquer Romeo et inversement. Jusqu’à ce que chacun s’en rende compte.


L’humour ne vole pas toujours très haut mais reste assez drôle. Il joue essentiellement sur les situations dans le balai de quiproquos que se lancent les personnages. L’attrait sexuel de Amy Yip est source de blagues cochonnes et de regards lubriques. C’est Stephen Chow la star du film et tous les personnages tournent autour de lui pour lui rendre la réplique. Tien Niu est formidable en femme de caractère fofolle. Teresa Mo est un peu un cran en dessous, pas forcément très douée pour la comédie loufoque. Le duo Yuen Wah et Roy Cheung est croustillant dans leur bêtise satisfaite. Bref, il y en a pour tous les goûts.


The Magnificent scoundrels (情聖, Hong Kong, 1991) Un film de Lee Lik-chi avec Stephen Chow, Teresa Mo, Tien Niu, Amy Yip, Wu Ma, Roy Cheung, Yuen Wah, Mimi Chu, Karl Maka, Sandra Ng, Gabriel Wong.

dimanche 27 juin 2010

Fist of fury 1991 II


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Au début du grand combat de boxe de Fist of fury 1991, on apercevait dans le public Nat Chan et Josephine Siao qui cherchaient des tickets pour assister au spectacle. On les retrouve en personnages principaux dans Fist of fury 1991 II. Cette suite reprend presque là où l’autre s’était achevé. Sing (Stephen Chow) est désormais en couple avec Mandy (Cheung Man). Smart (Kenny Bee) a une fiancée mais continue de regarder les filles. Très vite, les dialogues évoquent l’homosexualité du premier épisode en affirmant que cette fois, il n’y aura pas d’allusion. Au contraire, il y en aura beaucoup, histoire de virer le personnage de Mandy persuadée que Sing et Smart sont amants.

Du coup, Cheung Man a droit à un autre personnage, celui de Yuen Chuen, la cousine de Ngou Pi (Nat Chan) qui vit au beau milieu de la campagne avec sa tante Ngou Peony (Josephine Siao). Elle se désespère de le voir encore célibataire à son âge et souhaite vivement qu’il se marie avec Yuen Chuen. Jusqu’à ce que Sing se mêle à tout cela et que la belle tombe amoureuse de notre champion du poing. Sing a trouvé refuge dans cette ferme parce qu’il est menacé et qu’il doit rester en convalescence après avoir été gravement attaqué par Cheng Wan-to (Yuen Wah).

Wan-to a une mèche de cheveux sur l’œil droit et pose sa main droite sur cette mèche. Ça lui donne un air méchant et énigmatique, mais c’est également une allusion à l’homosexualité, décidemment l’un des leitmotive des Fist of fury 1991. Wan-to cherche à se venger son frère Wai qui se battait contre Sing dans le premier film. Le méchant avait brisé le poing d’acier de Sing et Peony l’avait défendu, masquée de noir. Et le neveu considère désormais que Sing est son mentor.

Une bonne partie de Fist of fury 1991 II se déroule dans la salle à manger de la ferme où les personnages se coltinent au marivaudage amoureux. Sing est harcelé par Yuen Chuen alors que Ngou Pi est amoureux d’elle. Dans la première partie Kenny Bee ne fait pas partie du récit, mais par chance, il revient plus tard et Nat Chan, par chance encore, s’éloigne. Josephine Siao prend elle aussi une bonne place et va remettre en forme le personnage de Stephen Chow.

Elle a recourt d’abord aux vieilles méthodes. Elle applique des ventouses sur le dos de Sing et une dans la bouche. Quand elle enlève la ventouse buccale, Stephen Chow reprend ses habitudes d’explosion d’éléments organiques. Peony se rappelle alors que feu son mari pratiquait le kung-fu de l’électricité. Elle va initier Sing à cette méthode. Dès lors, tous les personnages auront à un moment donné des cheveux crêpés comme après une décharge électrique. Il y aura aussi quelques jolis effets spéciaux de deriière les fagots avec des flashs et des lumières de toutes les couleurs.

Comme dans la première partie, Fist of fury 1991 II se termine par un match de kung-fu homérique entre Yuen Wah et Stephen Chow qui arbore la combinaison orange de The Game of death. L’affrontement est moins violent et, au contraire, se permet quelques fantaisies lorsque les deux personnages parlent de leurs coiffeurs respectifs. Le film est souvent assez poussif, un peu décousu et épisodiquement jouissif dans la comédie qui part dans tous les sens.

Fist of fury 1991 II (漫畫威龍, Hong Kong, 1991) Un film de Joh Chung-sing et Corey Yuen avec Stephen Chow, Kenny Bee, Cheung Man, Nat Chan, Josephine Siao, Yuen Wah, Vincent Wan, Cutie Mui.

Fist of fury 1991


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Il est d’abord important de préciser que ces deux films de Stephen Chow n’ont rien à voir dans le scénario avec le Fureur de vaincre de Bruce Lee. Les Fist of fury 1991 ne sont pas des remakes même si on y trouve quelques hommages comme le le défi par des Japonais certains de leur supériorité ou la combinaison orange que Bruce Lee portait de toute façon dans un autre film. Stephen Chow et Corey Yuen, les vrais auteurs de ces deux comédies prolongent plutôt les comédies d’action typiques de cette époque. Les deux films sont censés se suivre dans l’histoire, le lien est pourtant ténu. Les acteurs principaux, sauf ceux qui disparaissent à la fin du premier, sont identiques.

Sing (Stephen Chow) arrive de Chine pour retrouver son cousin Keung. Il ne sait pas faire grand-chose mais y croit. Sing a une force : son poing gauche est très puissant. Il va s’en servir, mais en attendant, il se fait voler son sac par Smart (Kenny Bee) alors qu’il regardait le Saint of gamblers et son fidèle coach passer dans la rue, soit Stephen Chow et Ng Man-tat et reprise clin d’œil à leur succès de l’année précédente All for the winner de Jeff Lau, producteur et scénariste des Fist of fury 1991. Sing poursuit Smart, ils arrivent dans une impasse et s’engage une baston entre eux. Mais parce qu’on est dans le détournement, ce gunfight ne sera pas avec des révolvers mais à coups de crachats. Tout de suite, on rentre de plein pied dans l’univers graveleux du comique de Stephen Chow.

Finalement, Sing et Smart vont faire un bout de chemin ensemble. Sing suit Smart chez lui et pour lui faire payer sa dette, il le déshabille et jette tous ses vêtements. Smart est prisonnier chez lui. Sing essaie de chercher des petits boulots pour finalement se rendre compte qu’il ne sait rien faire si ce n’est utiliser son poing d’acier. Ça tombe bien, un combat de boxe va bientôt avoir lieu avec une grosse prime à la clé. Mais il doit s’entrainer. Smart l’emmène chez un type louche (Shing Fui-on, forcément). Mais c’est un mafieux. Lors d’un petit boulot, ils prennent part à une conversation entre triades. Ils sont aidés pour se défendre par Mandy (Cheung Man) qui se trouve être la fille de Maître Fok (Corey Yuen).

Maître Fok va apprendre à Sing à maîtriser son pouvoir et l’entraîner pour le combat de boxe. Et bien entendu, ce qui va arriver arrive, en l’occurrence Sing va tomber amoureux de Mandy. Sauf que Smart n’est pas indifférent à son charme également. Et également Wai (Vincent Wan), l’un des meilleurs élèves de Fok. Or, si Smart abandonne la partie en faveur de Sing, il n’est pas question pour Wai de laisser ce paysan aimer la belle. C’est dans des méandres d’obstacles que Sing, Smart et Mandy vont s’engager. Mandy va croire tous les mensonges qu’elle entend et risquer de perdre l’amour qu’elle porte à Sing qui voudra finalement mourir dans le combat quil l’affronte à Wai.

L’intérêt majeur de cette comédie de Stephen Chow réside dans son duo avec Kenny Bee. Stephen Chow porte des sandales avec des chaussettes blanches pour bien montrer son état de plouc. Kenny Bee arbore un chapeau feutre et sous sa veste en cuir un t-shirt qui remonte au dessus du nombril. Fist of fury 1991 est traversé, dans les rapports entre les deux personnages, par une homosexualité latente. Pas seulement parce qu’ils ne se quittent jamais, mais aussi dans cette idée hawksienne que la femme est le personnage qui divise le couple. Finalement, Smart se sacrifie au bonheur de Sing alors que celui-ci l’a souvent humilié. Smart s’habille en fille ou se laisse dévêtir par Sing.

C’est évidemment un festival pour Stephen Chow comme pour les autres acteurs qui s’en donnent à cœur joie pour le plus grand plaisir de tous. La dernière demi-heure est, en revanche, un déchaînement de violence assez inédit dans son cinéma. Cela lui a valu son classement en Catégorie III. Le combat de boxe est brutal. Stephen Chow se bat contre plusieurs adversaires. Son combat contre Shing Fui-on est drôle, puis celui contre Corey Yuen professionnel, enfin celui contre Vincent Wan qui propose un déluge d’hémoglobine avec une caméra au plus près des corps. Stephen Chow prouve qu’il est aussi un acteur physique et laisse apparaître une immense mélancolie dans ce final.

Fist of fury 1991 (新精武門 1991, Hong Kong, 1991) Un film de Joh Chung-sing avec Stephen Chow, Kenny Bee, Cheung Man, Corey Yuen, Shing Fui-on, Vincent Wan, Jeff Lau, Tai Bo, Dion Lam, Hsu Hsia, Chan Ging, Lee Siu-kei, Nat Chan, Josephine Siao, Ng Man-Tat.

jeudi 24 juin 2010

Sorties à Hong Kong (juin 2010)

The Legend is born – Ip Man (葉問前傳)

Un film de Herman Yau avec To Yu-hang, Ip Chun, Fan Siu-wong, Huang Yi, Sammo Hung, Hung Tin-chiu, Lam Suet, Bernice Liu, Andy Taylor, Xu Jiao, Yuen Biao.100 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie : 24 juin 2010.






Ocean heaven (海洋天堂)

Un film de Xue Xiaolu (Chine) avec Jet Li, Kwai Lunmei, Chen Rui, Wen Zhang, Sik Siu-Lung, Cao Bing-kun, Ma Zihan. 96 minutes. Classé Catégorie IIA. Sortie : 24 juin 2010.






mercredi 23 juin 2010

The Lucky guy



Monsieur Li (Ng Man-tat) est le patron du Lucky Coffe Shop où il vend des pâtisseries. Sa spécialité est une tarte à base d’œufs que tout le monde dans le quartier apprécie. Le générique introductif de The Lucky guy montre la fabrication de cette tartelette jaune que les employés vendent à tour de bras. Mais Monsieur Li est un homme trop généreux et il n’hésite jamais à faire plaisir aux clients en vendant à très bas prix ses pâtisseries. Son magasin risque de disparaitre car il a du mal à payer le loyer. Sa propriétaire (Sandra Ng) va tout faire pour expulser le sympathique commerçant.

La vie du magasin est très animée mais Nam (Daniel Chan) essaie de l’éviter. Au grand dam de son père, il ne travaille pas avec lui. Nam a choisi la carrière de journaliste. Parmi les clients du magasin se trouve Sui (Stephen Chow), expert autoproclamé en séduction féminine. En vérité, il paie les filles pour faire croire qu’il est un homme à femmes. Sui prodigue pourtant ses conseils à qui veut bien l’entendre et à qui veut bien lui donner un petit billet. Sui conseille par exemple Fook (Eric Kot) un jeune employé de Monsieur Li, très dévouée mais qui ne connait rien à la gent féminine.

Nam, Sui et Fook sont célibataires. Mais comme The Lucky guy est une comédie du nouvel an lunaire, trois filles vont entrer dans leurs vies dans une valse romantique au cheminement scénaristique bien connu. Rencontre, rupture et réconciliation. Nam tombe par hasard sur Fon-fon (Shu Qi). Il trouve qu’elle ressemble à un personnage de manga. Il ne connait pas son vrai nom. Elle a fui le foyer familial suite à une dispute avec son père qui se trouve être un riche homme d’affaires. Comme la pâtisserie a des gros soucis d’argent, on se doute que le papa va tout mettre en œuvre pour que Monsieur Li puisse continuer tranquillement son commerce face à l’arrogance du personnage de Sandra Ng.

Sui se bat d’ailleurs contre Sandra Ng après une tentative minable de séduction. La femme est experte en kung-fu. Blessé, il va à l’hôpital. Là, il tombe sur Candy (Sammi Cheng) qui est infirmière. Ils se connaissaient lycéens, mais Sui l’avait humiliée au bal de promo en déchirant sa robe. Elle se vengera en le photographiant nu uniquement vêtu d’une petite culotte en dentelle rouge. Quant à Fook, il tombe amoureux de Fanny (Kristy Yeung). Il la découvre quand il va livrer des tartelettes au club de karaté où elle travaille. Il la voit un jour avec son ex fiancé et pense qu’elle le rejette.

Comme on le sait, tout finira bien. Mais les histoires ne se valent pas. Daniel Chan est un acteur très fade et face à l’espièglerie de Shu Qi qui s’incruste chez son père et qui fait des bêtises, il ne fait pas le poids. Stephen Chow est plutôt calme alors que son personnage demandait un plus gros grain de folie puisqu’il joue un mythomane invétéré. C’est Eric Kot, en timide maladroit compulsif, qui tire le mieux son épingle du jeu. Dans son second rôle, Sandra Ng affublée d’une mouche sur le menton et tirant très fort sur ses cigarettes, est formidable en mégère qui beugle. Ng Man-tat est le monsieur Loyal du film, celui qui arrange les angles. Il joue un personnage plein de bonté dans un film où Lee Lik-chi n’offre pas la pleine puissance de sa force comique. Une comédie du nouvel an lunaire bien gentille.

The Lucky guy (行運一條龍, Hong Kong, 1998) Un film de Lee Lik-chi avec Ng Man-Tat, Stephen Chow, Sammi Cheng, Eric Kot, Kristy Yeung, Daniel Chan, Shu Qi, Sandra Ng, Lee Siu-kei, Tin Kai-man, Lee Kin-yan, Joyce Chan, Danny Wong, Wong Yat-fei, Vincent Kok, Bat Leung-gum, Joe Cheng, Wong Jing, Lam Suet.

lundi 21 juin 2010

Echoes of the rainbow



La maison est sur les collines, dans les hauteurs de Hong Kong. Enfin, maison, il faut le dire vite. C’est une cabane sur deux niveaux où habite la famille Law. Le père (Simon Yam) cordonnier, la mère (Sandra Ng) vendeuse de chaussures et les deux fils. Desmond (Aarif Lee) et Big Ears (Buzz Chung) – grandes oreilles, de quelques années plus jeune. Ce sont les quartiers pauvres et chacun survit comme il peut dans le Hong Kong de la fin des années 1960. Autour de la famille Law, la grand-mère qui vient de Chine, née sous l’ère Qing, l’oncle coiffeur (Paul Chun) et le voisin tailleur (Vincent Kok), le seul du quartier à avoir un téléphone.

Le téléphone est surtout utilisé par Desmond, 16 ans, qui tombe amoureux de Flora, sa camarade de lycée. Desmond l’appelle parfois pour demander s’il peut passer chez elle, ou elle l’appelle. Il fait de l’athlétisme au lycée, de la course de haies. Il est champion. C’est un garçon intelligent, plutôt mignon et qui aime sa famille. Il s’occupe de Big Ears, la ramène de l’école, lui fait faire ses devoirs. Ils montent tous les deux à l’étage, par une échelle, dans cette cabane faite de planches tout juste ajustées. Comme le dit le père, en bas c’est canton, en haut, c’est Pékin. Desmond écoute des tubes de pop anglaise sur son transistor, le père l’engueule et lui demande de faire ses devoirs.

Big Ears est un enfant espiègle, qui n’aime pas faire ses devoirs. Quand il rentre chez lui après l’école, son père ce qu’il a appris en anglais, « de l’anglais » répond-il, et en cours de chinois, « du chinois ». Il faut que sa prof, incarnée par Ann Hui, lui fait passer une bonne partie des cours le nez collé contre le tableau en guise de punition. Big Ears, comme son grand frère, a la passion des poissons tropicaux. Chez eux, ils ont un aquarium avec quelques petits poissons. L’enfant se promène parfois avec un petit aquarium sur la tête. Quand il ne joue pas avec les autres enfants de l’impasse, il mange. Il vit sa vie d’enfant.

Echoes of the rainbow est d’abord une voix, celle de Big Ears en off qui raconte à sa manière, avec sa petite voix d’enfant, ce que l’on voit. Tout n’est pas en conséquence explicite immédiatement. Certains rapports demeurent non élucidés pendant un moment, ainsi ce policier anglais (mais qui a appris le cantonais) qui vient voir régulièrement la famille. Les parents le regardent d’un drôle d’air. On comprendra plus tard qu’il est corrompu et qu’il demande de l’argent en échange d’une protection. Les dialogues en voix off sont sur un mode léger et ne sont là qu’au début du film.

Le ton léger d’une comédie largement portée par les prestations de Simon Yam (bourru au grand cœur) et Sandra Ng (mère courage toujours le sourire aux lèvres) va se transformer en tragédie et Echoes of the rainbow devenir un mélodrame poignant. Le centre du mélo est Desmond. Son histoire romantique avec Flora, sa camarade lycéenne, ne va pas être aussi simple qu’il ne l’espérait. Elle habite à l’autre bout de la colonie, ce qui veut dire les beaux quartiers. Desmond qui lui offre un poisson rouge se rend qu’elle possède un aquarium aussi grand que leur maison. Desmond comprend qu’il aura du mal à passer les frontières des classes sociales. La famille se saigne aux quatre veines pour payer le lycée privé et catholique de Desmond, mais les affaires vont mal.

Mais tout va aller encore plus mal pour les Law. Un typhon détruit le magasin de chaussures du père qui est la maison familiale. Les souliers sont happés par le vent violent. Les murs s’arrachent, le toit manque de s’envoler. L’énergie familiale commence à défaillir. Et il va en falloir de l’énergie pour soutenir Desmond qui se voit atteint de leucémie. Alex Law a la bonne idée de ne pas tomber dans le pathos pour élaborer son mélodrame. Pas de musique larmoyante, pas de gros plans sirupeux. Tout juste quelques ralentis au final. Ce ton doux amer est rare, comme l’est la chronique familiale qui échappe à l’écueil de faire tenir la grand Histoire avec la petite histoire. En cela, le récit ramassé sur quelques mois, se différencie totalement de Mr. Cinema de Samson Chiu. Sans doute, y a-t-il beaucoup d’autobiographie dans le scénario d’Alex Law.

Echoes of the rainbow (歲月神, Hong Kong – Chine, 2010) Un film de Alex Law avec Simon Yam, Sandra Ng, Buzz Chung, Aarif Lee, Paul Chun, Evelyn Choi, Ha Ping, Alfred Cheung, John Clinton Wakefield, Vincent Kok, Ann Hui, Lawrence Lau, Joe Cheung, Clifton Ko, Ng Kam-chuen, Lung King-cheong, Tina Liu, Amy Chum.

dimanche 20 juin 2010

All's well end's well too 2010


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On reprend les mêmes et on recommence, cette fois dans la Chine ancienne sous le règne d’un Empereur de fantaisie (Louis Koo) qui ne pense qu’à s’exercer au kung-fu et qui entend rester vierge, ce qui a le donc d’énerver son épouse (Chrystal Tin). Pearl (Angelababy), la sœur cadette de l’Empereur revient après une décennie d’études en Chine. Elle est accompagnée de son garde du corps, le Général Bing (Ronald Cheng). Ils sont tombés amoureux, mais elle tombe à l’eau (ils étaient en mer) et Bing ne peut le repêcher. Justement, Bing et son acolyte (Lam Tze-chung) recueillent sur le navire Nightingale (Lynn Xiong), qui cherchait à oublier l’amour qu’elle porte à Shang-jin (Pan Yueming).

Arrivés sur terre, Bing part à la recherche de Pearl. Il rencontre le père de Shang-jin (Lam Suet) et sa sœur Sweetie (Sandra Ng) qui tombe amoureuse de lui. Elle est encore vierge et envoie des lettres d’amour avec des pigeons voyageurs, espérant le grand amour. Dans le même temps, Million Weng (Raymond Wong Bak-ming) trouve Pearl, devenue amnésique suite à la chute du bateau. Il l’a fait passer pour Nightingale et espère lui trouver un mari fortuné, car Weng a perdu tout son argent dans des investissements fumeux (avec anachronisme, il est fait référence à la faillite de Lehman Sachs). C’est parti pour 90 minutes de quiproquos et de déguisement jusqu’à l’issue finale qui, comédie du nouvel an lunaire oblige, sera heureuse et totalement invraisemblable.

Ce qui compte dans un film comme All’s well end’s well too 2010, c’est l’abattage des acteurs. Chacun aura sa part de cabotinage éhonté, et bien pour cela que j’aime les comédies du nouvel an lunaire. Louis Koo, en Empereur, joue à la fois les super mecs quand il feint d’être champion de kung-fu et qu’il combat ses dix gardes du corps qui le laissent gagner, à la fois les gamins gâtés pourris face à Sandra Ng à qui il avoue qu’il l’a toujours aimée, sans retour, et qu’il fait un caprice en tapant des pieds. Sandra Ng est fidèle à elle-même dans son rôle ingrat de pucelle qui rêve du prince charmant et qui comprend que sa correspondance la plus torride était avec Raymond Wong Bak-ming. Ce dernier en fait moins que d’habitude mais se déguise en peau de bête et fausse pilosité abdominale pour tenter de tromper l’Empereur.

La surprise vient de Ronald Cheng qui s’améliore avec le temps. Il tenait Just another Pandora’s box à bout de bras et, en ne surjouant que lorsque la scène le veut, parvient à donner à son personnage une certaine tristesse. Il est amoureux de Pearl mais elle ne le reconnait pas. Lors d’un tournoi organisé par l’Empereur, il doit l’affronter et cela le remplit de mélancolie. Angelababy, qui ne joue que dans ce genre de comédies, commence à avoir du savoir-faire. Son personnage de Pearl est effacé car amnésique, elle bégaye dans ces moments puis devient une femme de caractère quand elle recouvre la mémoire. Le film fait la part belle aux anachronismes. La mère de l’Empereur (Lee Heung-kam) porte des lunettes. On y voit un défilé de mode pour placer quelques produits. On y chante aussi et on y rape : Sandra Ng et Raymond Wong Bak-min s’affronte en rappant. All’s well end’s well too 2010 tient certaines promesses de faire rire. Raymond Wong Bak-ming a eu la bonne idée de demander à Herman Yau de filmer et cela se sent. Le rythme est meilleur que dans All’s well end’s well 2009, les gags mieux amenés et l’image correcte.

All’s well end’s well too 2010 (花田囍事2010, Hong Kong, 2010) Un film de Herman Yau et Raymond Wong Bak-ming avec Louis Koo, Ronald Cheng, Sandra Ng, Raymond Wong Bak-ming, Lynn Xiong, Angelababy, Pan Yueming, Crystal Tin, Lee Heung-kam, Ha Chun-chau, Lam Tze-Chung, Lam Suet, Mimi Chu, Wilfred Lau.

jeudi 17 juin 2010

Time warriors : la révolte des mutants (Future X Cops)


Andy Lau se fait rare. Un film par an. Il produit un peu des cinéastes. Pas des films terribles. Mais quand il est acteur, il y va à fond. Je pense qu’il a besoin d’argent pour produire ses films, ou pas. Il fait ses albums de cantopop et joue dans de beaux navets, comme Future X Cops, le film le plus inutile de Wong Jing où l’acteur star semble tellement se faire chier que cela en devient presque comique. Pour Wong Jing, on est habitué à ce qu’il fasse des produits sans âme, sans saveur, mais on attend d’Andy Lau qu’il ne se compromette pas autant. Les deux hommes n’avaient pas travaillé ensemble depuis pas mal d’années, et ce qu’il propose aujourd’hui est si médiocre, que la honte m’envahissait en regardant le film. Comme toujours, je me dis que je ne devrais plus voir de nouveau film de Wong Jing. Mais je suis faible.

Les vingt premières minutes sont un morceau d’anthologie du nanar. En 2080, la planète a résolu ses problèmes d’énergie. Un professeur a trouvé le remède miracle. On ne saura pas ce que c’est. Andy Lau, sur sa petite voiture spatiale, va à l’inauguration d’une exposition sur des statues Tang. Le professeur doit l’inaugurer. Un grand nombre de gardes du corps surveille la place car sa géniale invention a fait bien des jaloux. Tout le monde est habillé de combinaisons en plastique qui évoque, non sans pouffage de rire, les costumes créés pour Cosmos 1999. Le futur selon Wong Jing, c’est ça. Des super méchants arrivent du sol avec une machine infernale qui creuse le sol. Les méchants viennent tuer le gentil professeur.

Attention scène d’action chorégraphiée par Ching Siu-tung. Enfin, chorégraphiée, il faut le dire vite. Wong Jing n’est pas très doué pour les effets spéciaux. Je pense que tout le budget du film est passé dans la fabrication en numérique du décor (une ville à la Cinquième élément) et dans les costumes des méchants. Ces méchants sont d’affreux cyborgs dont les armes sont greffées à même leur bras. Une fille joue à la panthère avec une longue queue qui écrabouille les gentils, un gars ressemble à un hérisson, un autre transforme ses doigts en serpent. Les armes des gardes du corps n’y pourront rien changer. Ils sont éliminer les uns après les autres. Mais Andy Lau est le héros du film et réussit à éliminer la plupart des cyborgs, sauf deux, parce qu’il faut continuer le film.

Mais, les méchants ont tué la copine d’Andy Lau. Ça nous arrange parce que c’était l’insupportable actrice Fan Bingbing. Oh, les beaux cheveux bouclés quand elle tente de conduire une grosse machine ou d’éviter des balles laser. Et elle joue bien ! Andy Lau veut la venger et il va retourner dans le passé et protéger le professeur, alors qu’il était enfant, parce que les méchants veulent sa peau. On retourne à notre époque parce que tout le budget a été avalé. Et surtout, Future X Cops, on s’en rend compte, n’est qu’un remake de Future Cops. Donc, on se retrouve dans une école où Wong Jing tente de faire quelques gags. En bref, il nous refait une parodie de Terminator. Et puis il y a une histoire d’amour avec Barbie Hsu. Voilà, voilà. Que dire de plus ? J’espérais un nanar total, mais les 80 minutes dans le temps présent sont d’un ennui mortel. Rendez-vous au prochain Andy Lau, rendez-vous au prochain Wong Jing.

Time warriors : la révolte des mutants (Future X Cops, 未來警察, Hong Kong, 2010) Un film de Wong Jing avec Andy Lau, Fan Bingbing, Fan Siu-wong, Mike He, Barbie Hsu, Law Kar-ying, Ma Jingwu, Tang Yifei, Xu Jiao.


mercredi 16 juin 2010

Sorties à Hong Kong (juin 2010)

Break up Club (分手说爱)

Un film de Barbara Wong avec Jaycee Chan, Fiona Sit, Patrick Tang, Xian Seli, Go Hayama. 104 minutes. Classé Catégorie IIB. Sortie : 16 juin 2010.






mardi 15 juin 2010

City without baseball


Scud est un jeune nouveau réalisateur (trois films à son actif) qui semble passionné par une chose rare dans l’industrie de Hong Kong : filmer des corps de garçons nus. Et quand, je dis nu, j’entends la bite à l’air. Dans City without baseball, Scud filme une équipe de joueurs de baseball, sport de non professionnels. Et dès le début, la caméra rôde dans les vestiaires où les joueurs prennent une douche bien méritée. Ils discutent de tout et de rien, et notamment d’une équipe de cinéma qui viendrait faire un documentaire sur eux.


Le film va s’attacher à deux personnages que tout va opposer, sexuellement au moins. Ron (Ron Heung), grand, maigrichon, cheveux longs, grand sourire. Ron est le souffre douleur de certains de ses collègues. Il vient de s’apercevoir que sa petite amie le trompe. Chung (Leung Yu-chung), costaud, cheveux courts, fait un peu la gueule. C’est un joueur apprécié de ses camarades. Il est surtout assez attiré par la nouvelle copine de Ron, et ce dernier commence à se sentir proche de Chung. Ils forment un trio romantique qui ne parviendra jamais à aller jusqu’au bout de leurs sentiments.


Et le baseball dans tout ça ? Ce sport consiste en une compétition d’endurance, sur neuf manches où la rapidité des joueurs va de pair avec leur patience. Un match de baseball peut durer cinq heures. La tactique adoptée par Ron pour s’approcher de Chung est celle de la patience. Il faut faire en sorte que l’adversaire (la jeune fille qui se met au milieu) ne reste pas sur la base. Il faut que Ron saisisse le bon moment pour prendre sa place quand elle quitte Chung pour passer du temps avec lui.


Le championnat pan-asiatique permettra à nos deux personnages de tenter d’aller plus loin. Les filles ne sont plus là pour les séparer. Il n’y a même pas de public dans les tribunes. Seuls au monde entre hommes, entre garçons. Scud filme ses acteurs comme des icones dans un homoérotisme naturel. C’est ce qui frappe le plus dans City without baseball, cet idée primaire de mettre nu quelques acteurs, de filmer des mains qui s’approchent, des regards qui se portent. Mais, l’amour ne pourra pas, malgré cela, éclore. Scud reste somme tout plutôt réaliste dans son position, ni pessimiste, ni optimiste. Il reste cependant un soupçon de mort, de suicide, scandé par le nom des chanteurs de cantopop décédés depuis quinze ans.


City without baseball (無野之城, Hong Kong, 2008) Un film de Lawrence Ah Mon et Scud avec Leung Yu-chung, Ron Heung, Lin Yuan, Monie Tung, Daai Ji-ching, Tsang Kin-chung, Au Wing-leung.