lundi 8 mars 2010

Bad blood


Bad blood commence en fanfare, ça court dans tous les sens, on est perdu au milieu d’une course poursuite à toute allure. Toute une bande de gars en uniforme de travail (avec une étiquette RedEx, comme les célèbres livreurs de colis) est poursuivie par une compagnie de policiers chinois. Dennis Law nous jette au beau milieu de cette agitation sans rien n’expliquer. On reconnaît quelques acteurs : Simon Yam, Hung Yan-yan, Andy On ou Eddie Cheung. Ce dernier tient avec lui un sac qui doit contenir un trésor pour qu’un si grand nombre de policiers soit à leur poursuite. Effectivement, il s’agit de deux plaques destinées à fabriquer de faux billets.


Conclusion de cette introduction : Lok (Eddie Cheung), chef de clan, est condamné à mort et exécuté en Chine. Tous ses comparses ont pu s’échapper et rentrer à Hong Kong, mais il s’agit maintenant de trouver un remplaçant à Lok. Funky (Simon Yam), le fils adoptif est proposé par Zen (Chan Wai-man), au moins provisoirement. Mais, il faut encore lire le testament laissé par Lok et que doit lire l’avocat de la famille (Lam Suet) en présence des deux enfants naturels du défunt, Audrey (Bernice Liu) et son frère Jaons (Lai Lok-yi), qui vivait aux Etats-Unis. Toute la fortune de Lok sera partagée entre la sœur et le frère, laissant sur le carreau les enfants adoptifs ou illégitimes.


Parmi ces fils, il y a Calf (Andy On), né d’une liaison extra-conjugale entre Lok et une prostituée. Calf a une grosse tache de naissance rouge qui lui défigure le visage et qui descend au bas de son épaule droite. Bien entendu, Andy On reste toujours aussi beau mais il cherche à prendre un côté effrayant avec cette marque et en tirant la gueule pendant tout le film, mais parce qu’il se considère comme le fils rejeté par tous, le sale bâtard. Calf a pris sous son aile, une orpheline qui depuis a bien grandi. Dumby (Jiang Luxia) est devenue une experte en kung-fu et on se doute qu’elle va servir à assouvir une certaine vengeance contre quelque chose.


En attendant, les gens meurent. L’avocat se jette du toit de son immeuble, Jason explose dans sa voiture. C’est certain, c’est Funky qui veut conserver le titre de chef de clan. Mais, il s’agit d’Audrey qui veut ramasser tout le pognon du clan. Depuis déjà un bon moment, on trouvait que le film perdait de vigueur et de sérieux. Pour bien montrer la transformation d’Audrey, de gentille petite fille à qui Funky demande de rembourser l’argent de son père en prédateur impitoyable, Dennis Law montre l’actrice se couper les cheveux, se maquiller et changer son regard. Au lieu de trouver cela impressionnant, cette transformation tourne au ridicule parce que trop marquée. A vrai dire, on n’y croit plus, et cela n’a rien à voir avec les invraisemblances du scénario.


C’est une question de rythme. Bad blood alterne et enchaîne les scènes de divers styles. Les combats sont filmés au plus près des acteurs et sui sont toutes d’une grande violence. Comme souvent, plus le film avance, plus les scènes sont longues et plus les coups sont rudes. Les scènes de discussions sont toujours précédées de l’attente de l’auditoire. Chaque arrivant est filmé d’un point A à un point B sans ellipse. En revanche, les discussions s’avèrent d’une platitude exemplaire. Chaque spectateur devine à l’avance la teneur des propos, et souvent du scénario. L’élimination des personnages, les uns après les autres, n’apporte aucun suspense. Cependant, ces moments rappellent, encore une fois, le cinéma récent de Johnnie To. Hélas, dans Bad blood, outre une impression de déjà-vu, le sentiment de vide me gagne et je m’ennuye.


Bad blood (滅門, Hong Kong, 2009) Un film de Dennis Law avec Simon Yam, Bernice Liu, Ken Lo, Lam Suet, Andy On, Cheung Siu-fai, Hung Yan-yan, Jiang Luxia, Chan Wai-man, Pinky Cheung, Wang Tian-lin, Hau Woon-ling, Amy Chum, Lai Lok-yi, Wong Ting-lam.

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