lundi 9 novembre 2009

Plain Jane to the rescue




L’un des objectifs de mon blog a toujours été de parler des films totalement inconnu en France surtout s’ils ont été fait par des cinéastes qui ont une grosse côte. J’avais déjà parlé de deux comédies de John Woo (Money crazy et From riches to rags) issus de sa période non légendaire, c'est-à-dire avant la réalisation du Syndicat du crime. Plain Jane to the rescue fait partie de ses comédies cantonaises un peu idiotes dans lesquelles il ne faut pas chercher le style de John Woo. En revanche, il faut admirer le jeu unique de Josephine Siao.


Josephine Siao Fang-fang c’est d’abord un look reconnaissable immédiatement dans ses comédies. Sa coiffure est une coupe au bol. Elle a des lunettes rondes aux verres très épais. Elle porte un jean’s et une chemise à carreaux sortie du pantalon. Elle tient toujours un parapluie fermé dans la main. Josephine Siao c’est un corps burlesque, le pendant féminin de Michael Hui mais qui se love dans les basses classes sociales. Son personnage est toujours à la recherche d’un boulot pour vivre. Un hommage lui sera rendu dans Fantasia avec le personnage de Cecilia Cheung.


Les vingt premières minutes de Plain Jane to the rescue sont consacrées aux petits boulots que fait Jane, le personnage de Josephine Siao. Pas vraiment de scénario construit. Elle est successivement peintre sur une autoroute, musicienne dans un orchestre, cascadeuse dans un film en costumes et finalement agent de recrutement dans une agence pour l’emploi. Sauf que là, elle prenait la place d’un vrai agent de l’ANPE car, on le sait bien, ces gens-là arrivent en retard pour aider les chômeurs. Son camarade croyait qu’elle était agent, mais elle n’est que chômeuse.


Jane réussit à trouver un boulot bien payé. Il va s’agir d’aider M. Sand (Michael Lee), un vieux monsieur richissime mais un peu excentrique dont le fils (Charlie Cho), malhonnête et portant des lunettes de soleil, cherche à prendre la place. L’empire des Sand cherche à s’étendre sur toutes les entreprises de Hong Kong. Des panneaux signalétiques carrés frappés d’un grand Z vert envahissent toute la ville. On se croirait dans un western où les méchants prennent possession des terres des ennemis. On peut y voir une critique du capitalisme ultra libérale, si l’on veut.


Le personnage de Josephine Siao est avare de paroles. Elle s’exprime plus par ses gestes, surtout les plus maladroits. John Woo lui adjoint Ricky Hui, lui aussi très maladroit, mais beaucoup plus bavard d’autant que son personnage tombe amoureux d’elle, sans qu’elle ne s’en rende compte. Bien entendu, ces deux là vont avoir du mal à se mettre sur la même longueur d’ondes mais ça viendra après un bon lot de gags assez surréalistes. Le film part dans un n’importe quoi scénaristique dans ses vingt dernières minutes, c’est assez irracontable, si ce n’est qu’ils cherchent à aider le vieux M. Sand en se déguisant pour qu’il signe un testament qui lésera son fils félon.


Mais la dernière séquence est un beau moment d'humour. Josephine Siao et Ricky Hui sont poursuivis par les Z. Ils atterrissent dans un tunnel où un fou furieux menace de tout faire exploser par le feu. Il fait des demandes d'argent à la police. Plein de monde est dans le tunnel et tous se mettent à vouloir téléphoner pour tout et n'importe quoi. Le chanteur Roman Tam arrive et chante un morceau avec un orchestre assis sur les voitures. Tout le monde est hystérique et excité. Un peu de la poésie et de la magie de 8 ½ de Fellini semble s'être posé sur cette séquence.


Plain Jane to the rescue (八彩林亞珍, Hong Kong, 1982) Un film de John Woo avec Josephine Siao, Ricky Hui, Chen Sing, Charlie Cho, Michael Lee, Li Lin Lin, Ng Hong-ning, Roman Tam, Woo Fung, John Woo, David Wu.

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