mardi 27 octobre 2009

The First 7th night


Tous ses collègues l’appellent Mapking (Lam Ka-tung), le roi des cartes routières. Il est chauffeur de taxi en Chine (il roule à droite et son volant est à gauche. Mapking vit dans son taxi. Il y dort, il y mange, tous ses vêtements sont conservés dans le coffre. On pourrait presque croire que c’est un clochard, mais The First 7th night révélera une toute autre piste qui fait la saveur du film d’Herman Yau.


Un soir, Mapking est appelé sur la cibi par un autre chauffeur de taxi qui cherche à avoir des renseignements sur un lieu totalement inconnu de lui et qui ne figure sur aucune carte. Le client promet une belle somme d’argent si on le guide là-bas. Il doit convoyer dans son camion une livraison. Mapking se rend sur les lieux et décide de montrer le chemin en éclaireur. L’homme, Pony (Cheung Chi-lam) lui donnera, en plus de la course, 2000 $ pour aller dans ce « village du soleil et de la lune » situé à 250 kilomètres de là.


Le voyage commence et pour enlever l’ennui de ce long trajet, les deux hommes vont converser grâce à la cibi. Pony pose quelques questions à Mapking puis, en guise de divertissement, il se propose de raconter une histoire qui a eu lieu dans ce village il y a de nombreuses années de cela. Flash-back dans une maison perdue. Quatre malfrats qui viennent de commettre un casse s’y réfugient. Fong (Michelle Ye) y vit avec son jeune fils Long.


Le chef des malfrats est blessé. Un autre veut appeler sa femme mais le téléphone ne marche plus. Il va le réparer. Le troisième va prendre une douche et le quatrième n’arrête pas de boire. Fong ne dit pas un mot mais elle accepte de leur faire à manger. Le chef trouve ses repas très bons. Elle part se coucher avec son fils. Là le quatrième bandit monte dans sa chambre et la viole. Mais le sourire de Fong se fait énigmatique, comme si elle avait pu éprouver du plaisir de cette étreinte forcée.


Fong attend le retour de son mari. Et quand elle parle de retour, elle veut dire que son fantôme doit apparaître à nouveau sept jours après son décès. Et là, le sourire de Fong s’explique. Le fantôme du mari va venger l’affront fait à sa veuve. L’un des malfrats annonce qu’il peut voir les fantômes et ce qu’il voit l’effraie. Les choses s’enchaînent et tous périssent dans l’incendie de la maison. Herman Yau nous propose une petite histoire de fantômes plutôt bien menée. Quelques effets horrifiques, mais rien de grandiloquent.


Seulement voilà, on en est à 30 minutes de film. Il reste une heure à se dérouler. Herman Yau se lance alors dans une sorte de Rashomon fantastique. Pony va raconter sa propre version des faits. Les personnages restent les mêmes : les quatre malfrats et Fong, mais tout change. Le chef a eu les yeux blessés. Fong ne sait pas préparer correctement à manger et surtout, elle est de mèche avec l’un d’eux pour récupérer le butin. La fin sera la même (la maison brûle avec ses occupants), mais il reste encore quelques énigmes à résoudre.


Tout The First 7th night se déroule de nuit. Herman Yau parvient à ménager un joli suspense dans les deux flashèback qui se répondent et se contredisent. Le premier est de l’ordre du fantastique et amène deux sursauts. Le deuxième est gore et digne d’un bon catégorie III. Le personnage de Fong n’y va de main morte (sans jeu de mot) avec la hache. Michelle Ye propose deux jeux différents (une femme apeurée et une autre dominante). Elle excelle dans les deux registres où ses regards en disent beaucoup plus que ses gestes. Car tout le film de Herman Yau est un jeu du regard. Le récit est narré par deux témoins qui n’ont vécu la scène. Lequel a raison ? Lequel a tort ? Le final donne quelques réponses.


The First 7th night (頭七, Hong Kong, 2009) Un film de Herman Yau avec Cheung Chi-lam, Lam Ka-tung, Eddie Cheung, Michelle Ye, Fung Hark-on, Tony Ho, Nahatai Lekbumrung.

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