lundi 27 avril 2009

Dr. Wong en Amérique


Dernier épisode des aventures de Il était une fois en Chine qui voit le retour de Jet Li dans la peau (rouge) de Wong Fei-hung. Tsui Hark produit, mais sous la bannière de la Win’s (comme Claws of steel) et réalisé par un Sammo Hung en petite forme. Il signe aussi la chorégraphie des combats. Et le problème est toujours de faire jouer la comédie aux cascadeurs, qui plus est dans un film essentiellement parlé en cantonais.


Ainsi, Jeff Wolfe, Jason De Hoyos, Daniel Luján qui joue dans le film ont un peu beaucoup de mal à exprimer le moindre sentiment, de colère ou de contentement. Ils font les gros yeux et froncent les sourcils. Puis, direct ils vont se battre contre les méchants qui les ennuient ou parfois contre Wong Fei-hung qui n’en demandaient pas tant. Il faut dire que la maître chinois a perdu la mémoire et qu’il se retrouve au milieu d’une bande d’Indiens (ou de Native-Americans). On ne fera pas attention à l’anachronisme constant de la situation. Wong semble être dans une Amérique du milieu du 19ème siècle. Mais on n’en est plus à ça près.


Reprenons au début. Wong Fei-hung, Tant Yee et Pied-Bot sont en Californie pour retrouver So qui a fondé un Po Chi Lam pour aider les Chinois immigrés après leur travail de mineurs. Tous trois sont dans une diligence de la Wells & Fargo et rencontrent sur leur chemin Billy (Jeff Wolfe) qui va les suivre. La diligence remplace le train mais Wong essaie encore d’apprendre l’anglais. Quelques catastrophes plus tard et un accident de cheval, Wong Fei-hung disparaît et perd la mémoire.


Il se retrouve dans une tribu indienne et, s’il ne sait ne sait plus qui il est, il se souvent toujours des arts martiaux. Ouf, c’est déjà ça. Les deux Indiens (Jason De Hoyos et Daniel Luján) ne voient pas d’un bon œil son arrivée dans la tribu, mais une jeune Indienne commence à sentir le charme de Wong Fei-hung. Ce dernier s’habille comme ses nouveaux comparses tandis que Tante Yee et les autres Chinois tentent en vain de partir à sa recherche. Et dans le même temps, une vague histoire de shériffs corrompus va voler la banque avec l’aide d’une bande de malfrats fort peu avenants.


Il ne faut pas vraiment chercher de scénario valable dans Dr. Wong en Amérique. Deux intrigues sous-tendent le film. La première est encore une fois la relation amoureuse entre Tante Yee et Wong Fei-hung. Il la demande en mariage avec échange de bagues. Une fois sa mémoire perdue, il donne sa propre alliance à la demoiselle indienne. Yee devient très jalouse quand elle apprend cela mais tout redeviendra dans l’ordre. L’autre motif est la dénonciation du racisme des blancs américains face à la fois aux Natives et face aux Chinois. Sammo Hung et son scénariste le fait de manière très grossière.


Dr. Wong en Amérique est parfois divertissement et à vrai dire, il ne faut pas le voir autrement. C’est juste un peu triste de finir la série de cette manière aussi plate, comme si Tsui Hark avait voulu faire exploser son personnage phare en le plaçant dans un rôle d’idiot. Ah, Hung Yan-yan dans le rôle de Pied-Bot est très bien. Il penche sa tête de manière caricaturale et parodique. Sans doute faut-il chercher là la vraie lecture du film, une vision parodique et décadente d’Il était une fois en Chine.


Dr. Wong en Amérique (Once upon a time in China and America, 黄飞鸿之西域雄师, Hong Kong, 1997) Un film de Sammo Hung avec Jet Li, Rosamund Kwan, Hung Yan-yan, Chan Kwok-bong, Richard Ng, Lung Kong, Jeff Wolfe, Joe Sayah, Jason De Hoyos, Daniel Luján.

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