dimanche 14 décembre 2008

Painted skin 1993


Après les petits problèmes logistiques subis lors du tournage de Swordsman et qui ont mené à son remplacement derrière la caméra, King Hu tourne deux ans plus tard son dernier film Painted skin. Tsui Hark n’est plus à la production mais son ombre est présente puisque les personnages principaux sont joués par Adam Cheng, Sammo Hung et Joey Wong, tous trois habitués de l’univers de Tsui Hark. King Hu reste dans cette mouvance du film fantastique en costumes, qui pourtant n’était plus tellement à la mode auprès des spectateurs.


Maître Wang (Adam Cheng) est un lettré et aussi un musicien qui pratique la harpe chinoise. Il joue avec des amis. King Hu installe longuement sa plage musicale et la fait durer. Enfin, au bout du morceau, Wang se lève et s’en va, sans que l’on ne comprenne quel sens avait cette introduction, si ce n’est le plaisir de King Hu de nous faire entendre de la musique. Maître Wang sort, c’est la nuit et il aperçoit un marchand ambulant de viande de chien. C’est Wu Ma, qui s’avèrera un moine taoïste. Il fait un petit tour de magie en faisant disparaître son étal. King Hu ne change pas sa mise en scène, le champ contrechamp suffit à faire l’illusion.


Dans une rue étroite, Wang renverse une jeune femme, Miss Feng (Joey Wang). Il lui propose de venir chez lui, elle semble désemparée. Elle est toute vêtue de blanc, couleur du deuil et de la mort. Il n’avertit pas sa femme et la conduit dans sa bibliothèque. L’attitude de Miss Feng est étrange lorsque le matin survient. On comprend qu’elle est un fantôme. Dans la matinée, Maître Wang rencontrera Daoling (Lau Shun) qui lui affirmera qu’il est hanté. Pour le lettré, c’est incompréhensible. Il a du mal à imaginer un univers de l’au-delà. Mais Miss Feng va lui raconter pourquoi elle ne peut se réincarner.


Le roi démoniaque du Yin Yang la tenait prisonnière, elle s’est échappée. Elle doit souvent enlever la peau de son visage pour lui redonner du lustre, d’où le titre du film, qui est une adaptation des récits de Pu Sun-ling. Le démon va chercher à récupérer sa proie. Il entre dans le corps de Maître Wang et la chasse avec ses sbires. Mais les deux moines taoïstes partent à la recherche du Grand Moine (Sammo Hung) qui permettra à l’innocente dame fantôme d’échapper à son destin. La route sera longue jusqu’au monastère du Grand Moine et les embûches seront nombreuses de la part des sbires et du roi démoniaque.


Painted skin est un film d’un autre âge. King Hu tente de faire un film fantastique avec sa propre méthode, celle de A touch of zen. Tout le monde semble jouer au ralenti en prenant bien garde de rester dans le cadre lors des nombreux mouvements d’appareil. C’est très joli ces travellings dans la prairie, mais cela donne un rythme indolent. Les rares scènes d’arts martiaux avec Sammo Hung ou Lam Ching-yin (qui fait une très courte apparition) souffrent de cette vieille méthode du champ contrechamp. Les effets spéciaux sont très bricolés. Le film manque totalement d’humour malgré quelques tentatives. King Hu, pour son dernier film, ne parvenait pas à renouveler un genre entièrement dominé par les productions de la Film Workshop.


Painted skin (画皮之阴阳法王, Hong Kong – Chine, 1993) Un film de King Hu avec Adam Cheng, Joey Wong, Sammo Hung, Wu Ma, Lau Shun, Lam Ching-yin.

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