jeudi 18 décembre 2008

Largo Winch


Naïvement, je croyais qu’un film qui se déroule à Hong Kong utiliserait les décors de Hong Kong. Eh bien non ! Largo Winch commence effectivement bel et bien à Hong Kong, de nos jours. On le voit bien, c’est marqué sur l’écran et on reconnaît ce décor si familier. Pour les besoins du scénario (Largo veut venger la mort de son père qui a été éliminé pour voler sa compagnie), le film se déroule également au Brésil (où Largo s’est exilé) et en Croatie (d’où vient sa famille). Mais la majeure partie du film a lieu à Hong Kong.


Pour les scénaristes, Hong Kong est la plaque tournante du commerce actuel (moi, j’aurais dit Shanghai pour l’Asie, mais je ne suis pas scénariste) et l’entreprise a donc un immense immeuble d’où est dirigée l’activité – que l’on ignorera jusqu’au bout. En fait, toutes les scènes (ou presque) se dérouleront dans un bureau atour d’un conseil d’administration. Il n’y aura que deux scènes en extérieur. La première où Largo se promène tranquillement dans une rue populaire juste après être sorti de l’immeuble de luxe. La deuxième dans la passerelle d’un centre commercial avec une poursuite. C’est une passerelle qu’on voit dans plein de films d’action hongkongais.


Etonnement, le scénario ne cherche même pas à introduire dans l’action une bande des triades qui auraient pu corser le suspense. On est censé avoir assassiner Winch père et pas un personnage ne semble envisager la nuisance des triades. Quel manque d’inspiration. Quand aux scènes de baston, elles sont d’une repoussante banalité. Là non plus le cinéma de Hong Kong n’a pas influencé le réalisateur. Largo Winch est un film invraisemblable, ennuyeux et sans l’once d’une quelconque modernité. Du vrai cinéma franchouillard ringard qui pète plus haut que son cul. J’essaierai d’être moins naïf dans mes choix.


Largo Winch (France, 2008) Un film de Jérôme Salle avec Tomer Sisley, Kristin Scott Thomas, Miki Manojlovic, Gilbert Melki, Mélanie Thierry, Anne Consigny, Karel Roden, Steven Waddington, Racha Bukvic, Benjamin Siksou.

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