mardi 8 juillet 2008

Swordsman


Le vieux King Hu tentait en 1990 de revenir dans le film d’art martial. Tsui Hark, admirateur de son œuvre, a voulu produire ce film, Swordsman, avec Sam Hui dans le rôle principal et quelques autres acteurs du cinéma kung-fu (Wu Ma, Lam Ching-ying – le chasseur Tao de fantômes dans Mr. Vampire) et des nouvelles actrices sexy de la Film Workshop. Bien entendu, il n’y a rien du cinéma de King Hu dans Swordsman. En tout cas, rien de reconnaissable par rapport aux rares film du cinéaste qui sont arriver jusqu’à nous : Come drink with me, A touch of zen et Raining in the mountain.

Je pensais que personne ne pouvait faire hystérique et démentiel dans la mise en scène d’un wu xia pian que Ching Siu-tung dans les Histoires de fantômes chinois. Je me suis trompé. Ici, c’est pire ou encore mieux. Selon les goûts. Enfin, les rares moments de calme sont d’autant plus appréciés, parce que dans ce film on frise constamment le défi à toutes les lois connues sur la pesanteur.

Il y a de beaux combats dans Swordsman, mais ils sont tous illisibles. On y sent la manière de Ching Siu-tung quand il fait tourner ses personnages, quand il les film s’envolant devant un ciel blanc qui touche au surnatuel. Une scène sur un bateau n’empêche pas les réalisateurs de tout faire exploser, de faire virvolter les acteurs (ou leurs corps) dans tous les sens, horizontal et vertical se confondent. On tombe à l’eau, un bras vient récupérer cette personne. Tomber n’a pas d’importance. Mais, la caméra suit tout cela. Il y a un nombre très important de plans, dont une grande partie ne doit pas dépasser la seconde. Swordsman est un film qui épuise son spectateur.

Il y a pourtant une histoire dans ce film. Et une vision politique. L’histoire est celle d’un parchemin, le Canon du tournesol, qui est volé dans le coffre fort de la Cité Interdite. L’eunuque impérial (dont la voix est transformée) ne veut pas perdre la face et va donc tout mettre en oeuvre pour récupérer ce parchemin. Il va surtout y avoir un bain de sang qui se ne pas cesser. D’un côté les méchants, cruels et tyranniques, l’eunuque (Lau Sun) et son bras droit Jacky Cheung qui infiltrer ses ennemis et qui veut trahir son maître, tous deux aidés par Chor (Yuen Wah, que j’ai choisi de mettre en photo). Les méchants ricanent, ont des regards fuyants, ont des armes secrètes et sont fourbes et impitoyables.

De l’autre côté, les gentils. A commencer par Sam Hui qui essaie de paraître encore jeune, ce qui n’est pas une mince affaire. Il a en gros quinze ans de trop que son personnage. Avec lui, il a Cecilia Yip, le gamin, personnage archétypal du garçon-fille : une femme qui se fait passer pour un homme. Et les gens qui viennent en aide au duo, la secte des Miaos (des pacifistes) et Wu Ma qui entonnent une chanson avec Lam Ching-ying.

On rit, on se bat, on meurt parfois. Il y a quelques très beaux plans inspirés du chambara, mais tout cela est quand même assez indigeste.

Swordsman (笑傲江湖, Hong Kong, 1990) Un film de King Hu supervisé et tourné par Tsui Hark, Ching Siu-tung, Raymond Lee, Andrew Kam et Ann Hui avec Sam Hui, Cecilia Yip, Jacky Cheung, Cheung Man, Fennie Yuen, Lau Siu-ming, Wu Ma, Lam Ching-ying, Yuen Wah, Lau Shun.

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