dimanche 20 juillet 2008

Himalayah Singh


Himalyah Singh est une comédie du nouvel an lunaire. Sorti en janvier 2005 à Hong Kong, le film a rempli son objectif : divertir. Et uniquement divertir. Wai Ka-fai, depuis qu'il ne travaille plus avec Johnnie To, ne fait plus que des comédies du nouvel an lunaire.

Tout commence sur les pentes neigeuses de l'Himalayah (d'où le titre) où le jeune yogi Singh (d'où le titre) doit aller se confronter à la civilisation et trouver une femme. Ses parents aux cheveux hirsutes l'encouragent fortement dans cette entreprise. Singh se met en boule et dévale les pentes pour atterrir dans un petite ville indienne où se prépare un concours de yoga. Et voilà Singh qui se retrouve au milieu d'une aventure complètement sans queue ni tête. On n'y comprend rien, quand bien même on est habitué aux comédies cantonaises.

Singh, c'est Ronald Cheng, un nouveau venu dans le monde impitoyable de la comédie depuis que Stephen Chow met un espace de trois ans entre ses films. Le jeu de Cheng est constitué essentiellement de grimaces, d'une voix de canard et d'un grand sourire de benêt. Il traverse le film ainsi, ce qui donne des idées aux autres acteurs : ils vont en faire encore plus.

Lau Ching-wan est un monsieur qui vient de perdre toute sa fortune. Il est venu dans cette ville indienne pour passer quelques vacances. Il est accompagné de ses deux neveux (les Shine qui jouent encore moins bien que les Boy'z, mais il faut bien les engager car les plus jeunes spectatrices en sont folles... la chanson du film, c'est eux qui la chantent). L'oncle est très peureux et Lau Ching-wan grimace beaucoup, beaucoup. Beaucoup trop. On est bien loin de ses compositions dans les premiers Wai Ka-fai (Running out of time ou Too many ways to be N°1). Coiffé d'un chapeau melon ridicule ou d'un casque colonial, vêtu d'un costume étriqué, Lau se dépense pour faire rire.

Francis Ng n'est pas en reste. Il rencontre les neveux en question et tous les trois, ces ânes, boivent une potion magique qui leur fait perdre la mémoire. Du coup, Ng croit que les Shine sont ses enfants. Et à un autre moment, ils croient être des yakuzas. Francis Ng en faisait déjà des tonnes dans Fantasia, la précédente comédie du nouvel an lunaire de Wai Ka-fai. Ici, il cligne de l'œil à chaque fois qu'il est contrarié. Qu'est-ce qu'on rigole !

Il est assez ardu de raconter l'histoire de Himalyah Singh. Est-ce que cela en vaudrait même la peine ? Il y est question de mariage. Une jeune femme aimerait bien se marier. Bizarrement, elle dit à Singh qu'en Inde, les femmes aiment les mauvais garçons. Le pauvre Singh qui est la gentillesse incarnée deviendra méchant et ira jusqu'à jouer dans un casino (wah !). On voit un paon traverser le ciel. Le paon parle. Il a la voix de Cecilia Cheung (elle vient de rempiler, en 2006, avec Wai Ka-fai et Lau Ching-wan dans leur nouvelle comédie du nouvel an lunaire, The Shopaholics). Et effectivement, c'est Cecilia Cheung avec sa belle voix éraillée. Elle est très bien habillée. Elle est dix minutes à tout casser dans le film. Elle ne grimace pas. Du coup, elle resplendit. Message à Stephen Chow : rengage Cecilia, s'il te plait, elle le mérite !

On s'embrasse beaucoup dans Himalyah Singh. Lau Ching-wan embrasse des Indiens barbus qui l'hypnotisent. Il veut rêver sa vie et vivre ses rêves. L'Inde, l'autre pays de la philosophie. Ronald Cheng prend de la coke et de la morve lui sort du nez. A un moment, il bouffe son pied. Car, c'est vrai, chacun prend son pied comme il peut. Wai Ka-fai aime les effets spéciaux. Un cobra à deux têtes parle. Il manigance des plans foireux censés relancer l'action et entraîner le pauvre Ronald Cheng et les autres acteurs vers de nouvelles idées burlesques. Mais les effets spéciaux n'aiment pas tellement Wai Ka-fai. Ils sont encore plus moches que ceux de Sixty million dollar man, un Stephen Chow tourné il y a dix ans.

La fin de Himalyah Singh est apocalyptique. Littéralement. On n'y croit pas. Tous les acteurs sont en peau de bête et sont redevenus cro-magnons. L'aube de l'humanité coïnciderait donc avec le crépuscule de la comédie mal fichue. On est triste de ne pas beaucoup rire. On est très content que toute l'équipe du film ait pu se payer un petit voyage en Inde. C'était sans aucun doute le but ultime de Himalyah Singh : passer des vacances entre potes loin des buildings de Hong Kong. Merci de ne pas les déranger.

Himalayah Singh (喜馬拉亞星, Hong Kong, 2005) Un film de Wai Ka-fai avec Lau Ching-wan, Ronald Cheng, Cecilia Cheung, Francis Ng, Wong You-nam, Cherrie In.

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