mardi 22 avril 2008

Femmes de yakuzas


Madame Tamaki Awazu esr femme de yakuza. Ça n’est pas son métier, c’est sa position. Et parce que son mari de yakuza est en prison, c’est elle qui a pris en charge la tête du clan. Elle a 500 hommes à diriger, 500 yakuzas et elle les mène à la baguette en attendant que son mari revienne pour reprendre sa fonction. Il doit sortir dans trois mois mais en attendant ça va barder dans le milieu.

Le film d’Hideo Gosha commence justement par une fête trimestrielle où toutes les femmes de yakuzas en prison se retrouvent pour s’amuser. Elles vont chanter au karaoké, danser, boire des verres, oublier leur situation et la pression de femmes « célibataires ». Tamaki reçoit la visite de la femme du parrain Domoto. Elle se jurent chacune l’une l’autre loyauté et soutien. Mais le parrain meurt soudainement et le clan va exploser.

Tamaki a une sœur, célibataire, qui vit chez leur père qui n’a aucun rapport avec les yakuzas. Cette sœur, Makoto, va se retrouver au centre du récit de Femmes de yakuzas, bien malgré elle. Tamaki veut la fiancer avec le fils d’un patron d’une grosse entreprise d’immobilier. Elle accepte d’abord, contrainte et forcée. Un autre homme fait irruption dans sa vie, l’apprenti yakuza Banji qui est amoureux d’elle et qui s’installe chez le père. Mais la rencontre avec Sugita va changer sa vie

Sugita est un yakuza. Elle l’ignore d’abord mais elle comprend en voyant ses tatouages lors d’une scène où, après l’avoir draguée, il la viole. Mais Makoto va tomber amoureuse de lui et l’épouser au grand dam de Tamaki. Car Sugita est l’homme de main de Koizo, le chef du clan qui a fait sécession et qui veut assassiner le nouveau parrain.

Makoto pensait pouvoir échapper au monde des yakuzas, mais c’est peine perdue. Sa sœur Tamaki, qui voulait l’épargner, ne pense désormais plus qu’à prendre la tête du clan. Aucune réconciliation entre les clans ne semble possible et c’est Makoto qui va faire les frais de cette gangrène qui va pourrir Tamaki et en faire un monstre. Avoir le pouvoir, être la chef des yakuzas d’Osaka est son unique ambition et tout obstacle devra être éliminé.

Femmes de yakuzas commençait presque comme une comédie. Au fil de son développement, la noirceur vient plonger tous les personnages dans les affres de la déchéance. Plus Tamaki veut s’élever dans la hiérarchie du milieu, plus Makoto va sombrer et perdre de son humanité. Cette dernière aspirait à une vie classique d’épouse. Habillée en habits occidentaux, elle va s’opposer à Tamaki qui porte le kimono traditionnel jusqu’à une scène paroxystique, filmée en plan séquence, où elles vont en venir aux mains.

Gosha propose une mise en scène implacable de cette descente aux enfers dans le monde des yakuzas. On saura très vite de quel côté il se place. Détail amusant : il adore lui aussi filmer les pieds des femmes. Tarantino n’est pas le seul à avoir cette délicate manie.

Femmes de yakuzas (極道の妻たち, Japon, 1986) Un film d’Hideo Gosha avec Iwashita Shima, Katase Rino, Sera Masanori.

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