mardi 6 novembre 2007

Super Inframan


D'un côté, il y a les très méchants : la Reine des Glaces et ses monstres sortis de la montagne. De l'autre côté, il y a les gentils : le Professeur et Inframan qui vont sauver le monde des méchants. Au milieu, le spectateur conscient que ce qu'il voit sur son écran est un nanar. Le sachant, il est possible d'admirer la naïveté de l'action sans honte et de voir le film comme une pièce de musée. Pièce unique en son genre : le film de monstres de Hong Kong.


Super Inframan était sorti sur les écrans français le 18 mai 1977. Le voici qui déboule aujourd'hui en dvd sans la version française qui aurait permis de voir comment on doublait à l'époque les films d'actions HK avant de les sortir dans les cinémas de quartier. Cela aurait été très intéressant. Réalisé par Hua Shan et avec dans le rôle titre Daniel Lee, alors débutant – il jouera en 1989 dans The Killer de John Woo – Super Inframan est une production Shaw Brothers destinée au pur divertissement familial.


Il ne s'agit pas de réévaluer un film somme toute assez médiocre, réalisé par un habitué des films de grande consommation. Mais après tout, qui n'a jamais aimé un nanar pour des raisons inavouables ? Voir un Bruce Lee, voir certains Tsui Hark (Mad Mission III, par exemple) a toujours eu sur le spectateur amateur de films asiatiques un effet jubilatoire. On ne parlera pas de mise en scène, de direction d'acteurs, de réalisme ou de politique, mais plutôt des personnages du film, tous hauts en couleur, et du scénario typique des films d'action.


Le générique d'ouverture du film donne le ton. Daniel Lee devient Inframan. Sa combinaison bleue se change en rouge et d'homme ordinaire, il se transforme en super héros. La musique disco (le film date de 1975) scande la métamorphose. Puis arrive l'action. Une sorte de ptérodactyle dégénéré attaque un bus rempli d'enfants. Il crée un tremblement de terre. Puis, c'est la ville entière qui est en feu. Il se passe quelque chose. Quoi, se demandent les gens ? C'est la Reine des Glaces qui a réveillé des monstres plus terrifiants les uns que les autres, répond le Professeur.


La Reine des Glaces (pas celle de Zu de Tsui Hark) veut dominer le monde. Refrain entendu, certes, mais contre lequel le Professeur a une arme absolue : son meilleur homme (Daniel Lee, donc) qu'il va transformer en machine à combats : Super Inframan. La Reine, aidée d'une Démone-Vision dont les paumes des mains ont un œil, va riposter pour que son funeste dessein soit poursuivi. Coiffée d'une longue chevelure blonde peroxydée, vêtue d'une combinaison de cuir que surmonte une cape de tulle rose et tenant un fouet dans la main droite, la Reine des Glaces a, pour combattre, une armée de monstres préhistoriques patibulaires.


De sa cave située dans un volcan, elle dirige ces créatures. Découpe-Montagne, monstre de pierre à qui aucun mur ne résiste. Monstre-Araignée, rouge et qui prend une taille monumentale. Monstre-Plante qui envahit la base du Professeur. Ou encore un monstre tout poilu qui crache des rayons laser. Tous grognent, ricanent, gesticulent dans tous les sens... et laissent presque apparaître leur fermeture éclair. A côté des créatures diaboliques, la Reine possède une armée de soldats, les Squelettors. Ils ont des casques de moto surmontés de cornes blanches. Ça fait peur !


A chacun de découvrir les aventures riches en rebondissements de Super Inframan. Inutile de préciser que les méchants n'auront pas le dernier mot, malgré leurs vilenies particulièrement crasses. Le plaisir, pour autant qu'on goûte à ce genre de divertissements, reste intact


Super Inframan (中國超人, Hong Kong, 1975) Un film de Hua Shan avec Danny Lee, Yuan Man-tzu, Wang Hsia, Terry Liu, Fanny Leung

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