jeudi 11 octobre 2007

Le Maître d'armes


Après Wong Fei-hung dans la série des Il était une fois en Chine de Tsui Hark ou pour Wong Jing (Claws of steel), après Fong Sai-yuk, films tournés par Corey Yuen, Jet li endoss le costume de Huo Yuan-jia. L'homme vécut au début du 20ème siècle et fonda en 1910 l'école d'art martial Jing Wu : " Corps, Esprit, Moralité " était sa devise. Certes ce personnage, inspiré de faits réels comme l'on dit, a eu moins d'influence et de prestige que les deux précédents, mais choisir ce rôle permet à la star de s'excuser d'avoir quitté la terre qui l'a tant aimé.

Car bien entendu, le récit des aventures de Huo Yuan-jia est exemplaire. Récit composé du schéma classique : apprentissage, grandeur, décadence et rédemption. En effet, un beau résumé de la carrière de Jet Li. Il n'apparaît donc pas anecdotique d'avoir choisi ce rôle. Il n'est pas non plus anodin que derrière la caméra Ronny Yu le dirige. Lui aussi a connu Hollywood et ses films de série B (ah ! quel bonheur que Freddy contre Jason), lui aussi a connu son plus grand succè avec un wu xia pian, le très beau Bride with white hair. Le Maître d'armes est sorti début février 2006 à Hong Kong et a été un grand succès populaire.

Le récit du Maître d'armes est en forme de flash-back, au moins dans la version de Hong Kong. Nous sommes en 1910 à Shanghai quand les pays occidentaux commencent à occuper le littoral chinois en vue d'exploiter le pays à leur profit. Ici, on retrouve l'opposition entre l'Orient et l'Occident, la même que celle que développait Tsui Hark dans Il était une fois en Chine. Huo Yuan-jia s'apprête à livrer une série de combats contre des boxeurs étrangers : un Belge, un Allemand, un Anglais et un Japonais. Dès la fin du combat, on revient dans l'enfance de Huo Yuan-jia.

Qu'est-ce qui fait que Huo a envie de gagner ? Son père est un grand artiste martial. Enfant, il l'admirait lorsqu'il livrait combat. Lui-même jure, un jour où il essaie de se battre comme son père, de ne jamais être battu par quiconque. Tel est le fondement de sa doctrine avant qu'il ne trouve la sagesse. L'ambition de Huo est grande et il accepte les défis de tous. Et bat tout le monde. Petit à petit, sa réputation grandit. Des disciples viennent rejoindre ses rangs. Mais pris dans un engrenage de grande prétention, il se persuade que ces disciples sont ses amis alors qu'ils ne veulent que manger et boire à l'œil.

Tout ne se passe pas comme Huo Yuan-jia le souhaitait. Il défie Maître Qin par pure arrogance et le tue. Se rendant compte des vraies raisons pour lesquelles il a défié Qin, Huo décide de s'exiler pour se repentir. Il va apprendre à vivre simplement, et aussi à apprendre des autres, lui qui s'est toujours donné comme but d'être le meilleur doit recommencer à zéro, à la base, être modeste. Dans cet exil campagnard, Huo Yuan-jia fait la connaissance d'une femme aveugle qui le remet dans le droit chemin, lui qui est veuf et qui a perdu sa fille.

Le Maître d'armes est pavé de bonnes intentions et de bons sentiments qui devraient, a priori, être assez rebutants. Jet Li a aujourd'hui 43 ans et nous apparaît un peu bouffi. Quoi qu'il en soit, il a quinze de plus que le personnage qu'il incarne. Mais, s'il y a bien quelque chose qu'on ne peut pas retirer à Jet Li c'est sa capacité à se battre et à faire du kung-fu. Ça tombe bien parce que Le Maître d'armes regorge de combats excellemment chorégraphié par Yuen Woo-ping. Certes, les effets spéciaux et la mise en scène nerveuse de Ronny Yu aident à l'efficacité mais il ne faudrait pas nier son plaisir et saluer le retour de Jet Li dans le cinéma pour lequel on l'apprécie depuis déjà vingt ans.

Le Maître d’armes (霍元甲, Fearless, Hong Kong - Chine - Etats-Unis, 2006) Un film de Ronny Yu avec Jet Li, Li Sun, Collin Chou, Ian Powers, Shido Nakamura, Yong Dong, chorégraphie des combats de Yuen Woo-ping

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