lundi 6 août 2007

Mister Dynamite


J’ai pu écrire de façon très péremptoire récemment que le cinéma japonais des années 1980 était moins passionnant que le cinéma cantonais. Cela m’a valu de la part de mon ami Seb de Tampopo quelques remarques intéressantes. J’attends avec impatience de pouvoir découvrir ces films avant de démentir mes propos. En attendant, je redécouvre les films que Jackie Chan a réalisés lui-même pour la Golden Harvest. Metropolitan ressortent en ce moment les deux Armour of God soit Mister Dynamite (1986) et Opération Condor (1991).
Les deux films sont de qualité très inégale. Aucune règle sur le cinéma d’auteur n’est valable à Hong Kong. Pas plus qu’ailleurs de toute façon. L’idée principale de Mister Dynamite est de proposer au public une version chinoise des aventures d’Indiana Jones avec comme ambition de s’ouvrir au marché occidental. Cela a pour conséquence première de faire se dérouler le film dans des décors typiquement européen. Le film a semble-t-il été tourné en France (on y voit Paris et notre belle police nationale) pour quelques séquences et aussi dans d’autres contrées (probablement en Yougoslavie). L’actrice principale est européenne, Rosamund Kwan ne joue qu’un troisième rôle.
Mister Dynamite essaie aussi de concurrencer sur son propre terrain Sam Hui et la série des Mad mission produites par la CCC (Eric Tsang et Dean Shek) et qui furent des succès énormes dans toute l’Asie. Tsui Hark avait réalisé le troisième épisode dont le début se déroule à Paris.
Comme dans un film d’Indiana Jones, Mister Dynamite commence par une séquence où notre héros doit trouver une relique antique, ici une épée divine que Jackie Chan vole à d’affreux sauvages. La séquence a été tournée dans une ruine d’un château médiéval ce qui n’empêche de faire se dérouler l’action en Afrique. Jackie s’empare de cette épée et l’action de commencer.
Jackie est aidé dans sa quête par Alan Tam, chanteur de cantopop ces années-là, apparemment piètre acteur mais qui devait être suffisamment à la mode à l’époque pour la production lui donne un grand rôle. Alan Tam et Jackie Chan feront équipe ensemble comme dans tout buddy movie, sachant que Tam sera le Monsieur catastrophe du duo. L’épée de dieu dont il question dans le titre ne sera de toute façon que prétexte à se battre contre le plus d’ennemis possibles. Le clou de Mister Dynamite étant une baston entre Jackie et quatre filles bodybuildées dans une grotte.
Pour quoi le titre français est-il ainsi ? Il faut juste regarder la séquence finale où Jackie se met une ceinture de dynamite autour de la taille. En ces temps de cinéma post 11 septembre, cette séquence prend une étrange tournure que l’on ne soupçonnait pas jusqu’à présent, et pour cause. Car, il faut préciser une chose, les méchants dans Mister Dynamite sont des moines fanatiques. Le film n’est pas une critique de la religion et encore moins de l’intégrisme, mais ça fait plaisir.
Le problème principal du film demeure dans les séquences dramatiques qui enrobent celles d’action est qui sont assez peu passionnantes, il faut bien l’avouer. Alan Tam n’est pas génial et l’histoire ancienne qui lie les deux personnages ne constitue qu’un liant faible. Mais tout cela sera largement amélioré dans les films suivants de Jackie Chan.
Jean Dorel
Mister Dynamite (Armour of God, 龍兄虎弟, Hong Kong, 1986) Un film de Jackie Chan avec Rosamund Kwan, Maria Forner, Alan Tam, Jackie Chan, Kenny Bee, Ken Boyle, Anthony Chan, Danny Yip, Carina Lau, Bennett Pang, John Ladalski.

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