lundi 5 novembre 2007

Mad Monkey kung-fu


Mad monkey kung-fu sorti à Hong Kong le 5 octobre 1979 est symptomatique de la bataille entre les deux studios, Shaw Brothers et Golden Harvest. Liu Chia-liang interprète en personne le rôle principal. Il est Chen un acteur d’opéra adepte du kung-fu. Il joue avec sa sœur (Kara Hui) l’opéra. Parmi les spectateurs se trouve un homme riche, Maître Duan (Lo Lieh) qui lorgne sur la sœur. Il défie Chen, qui a beaucoup bu (c’est un alcoolique) et le bat. Il fait croire qu’il a violé sa femme et, par respect, la sœur devient la concubine de Duan pour payer la dette de Chen. Duan punie violemment Chen en brisant ses mains. Il ne peut plus pratiquer le kung-fu. On le retrouve deux ans plus tard et fait la rencontre de Petit Singe (Hsiao Hou). Les deux hommes s’allient contre la triade qui terrorise la petite ville où ils résident. Petit Singe devient le disciple de Chen et ira affronter les méchants.

Le scénario est classique des films de kung-fu. Il développe le thème, cher à Liu Chia-liang, de l’apprentissage, de la discipline et de la politesse. D’une certaine manière, Mad monkey kung-fu est un remake non officiel (évidemment) de Drunken master de Yuen Woo-ping avec Jackie Chan. L’idée de choisir le novice Hsiao Hou est de ce point de vue géniale. Son jeu est à l’opposé extrême de celui de Liu Chia-liang et fonctionne à plein régime. Hsiao Hou est un acteur bondissant, toujours souriant, d’une grâce exceptionnelle. Physiquement, il n’a rien à voir avec les acteurs habituels des films de Liu (Lo Lieh le géant, Gordon Liu, ou l’insipide Wong Yu). Constamment torse nu, comme l’était à l’époque Jackie Chan dans ses films, Hsiao Hou est très finement musclé et ressemble à un gamin. Ses facéties face au sérieux du personnage mélancolique de Liu Chia-liang font merveille.

Comme Simon Yuen dans le bien nommé Drunken master, Liu Chia-liang a un petit problème avec la boisson. De la même façon, l’entraînement qu’il fait subir à Hsiao Hou est aussi cruel et difficile que celui que subissait Jackie Chan : des épreuves de forçat. Autre référence au film de Yuen Woo-ping, la parodie de la musique de Wong Fei-hung. Liu Chia-liang et son scénariste habituel Ni Kuang proposnet également un critique frontale et sans ambiguïté de la montée en force des triades. Il va s’en dire que la mise en scène du cinéaste chorégraphe s’est largement améliorée depuis ses premiers films et cette fois il intègre encore mieux les scènes d’humour au milieu de l’action.

Mad Monkey kung-fu (瘋猴, Hong Kong, 1979) Un film de Liu Chia-liang avec Lo Lieh, Kara Hui, Hsiao Hou, Liu Chia-liang

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